Cette mobilisation est un cri de détresse. Les producteurs de bananes disent être "à l'agonie dans l’indifférence totale des pouvoirs publics".
Ce mercredi matin, une centaine de planteurs a répondu à l’appel au rassemblement de Banamart. Ces derniers dénoncent les difficultés qu'ils rencontrent au sein de la filière et l’immobilisme de l’État. Selon eux, les promesses faites par Philippe Vigier, le ministre délégué chargé des Outre-mer, le 12 octobre 2023 en préfecture n’ont pas été tenues.
Le mouvement prend la forme d'un convoi. Une soixantaine de véhicules a convergé vers le siège DAAF Martinique au centre-ville de Fort-de-France. La circulation n'a pas été perturbée. Le mot d’ordre était "le respect des automobilistes".
Une situation "catastrophique"
Les planteurs exigent des aides d’urgence de l'État. Ils qualifient leur situation financière de "catastrophique". Les agriculteurs affirment que vingt planteurs ont déjà cessé leur activité pour ces raisons et la situation pourrait bien s’aggraver.
J’estime qu’on devrait avoir un petit peu de respect du gouvernement français et des politiques parce que nous sommes en souffrance. On se bat depuis des années par rapport à la maladie du cercosporiose noire de la banane. On nous a dit de faire des efforts pour les herbicides, nous les avons faits. On nous a demandé de faire des efforts sur les pesticides, nous les avons faits. Mais tout cela a un coût.(…) On est en train de couler.
Ulysse Mudard, producteur de banane à Bois Rougeinterrogé par Pierre-Yves Honoré
Les aides de l'État ne sont pas suffisantes. Chaque année, tout augmente. Le POSEI ne sert qu’à payer les salariés. On ne parvient pas à payer les charges. C’est difficile pour nous depuis un moment. J’estime que les Martiniquais devraient savoir ce qui se passe.
La plateforme de revendications des planteurs de bananes porte sur 7 points. Ces derniers exigent tout d'abord une reconnaissance de circonstances exceptionnelles après le passage de la tempête Bret. Ils réclament des aides pour compenser la perte de 20 000 tonnes de bananes. Les producteurs martiniquais déclarent ne pas avoir été indemnisés alors que l’État est intervenu en Guadeloupe après le passage de l’ouragan Tammy.
Ils souhaitent également bénéficier du Fonds Ukraine, d’une aide à la transition agro écologique de 25 millions d’euros par an et d'un moratoire pour les dettes sociales et fiscales à effet immédiat.
Les planteurs veulent :
- la possibilité immédiate d’utilisation de Drones pour palier à l’ENFER que vivent les producteurs au quotidien pour traiter la cercosporiose noire
- la décision technique de l’impact sécheresse 2022 sur seuil de réalisation 2023 qu’on attend depuis près d’un an maintenant
- un aménagement du Poséi passant par une baisse des seuils et une augmentation de l’enveloppe en réponse aux contraintes techniques, phytopharmaceutiques imposées par ces mêmes pouvoirs publics et leurs surcoûts exorbitant non financés qui nous ont ruinés.