Aussi étonnant que cela puisse paraître, en Martinique, le vote est plus important lors de l’élection du président de la République que pour choisir les députés. Analyse des trois séquences électorales de la dernière décennie.
Depuis l’instauration du quinquennat présidentiel et l’élection des députés un mois et demi après celle du chef de l’État, le résultat est saisissant. En 2012, l’abstention au premier tour s’élevait à 47,6% pour la présidentielle et à 67,1% pour les législatives, soit 20 points de plus. Cinq ans auparavant, en 2007, les proportions étaient de 41% pour la présidentielle et de 63,9% pour les législatives, 23 points d’écart. Et il y a dix ans, la différence était de 3 points entre les deux élections : 64,6% à la présidentielle et 67,1% aux législatives.
Plusieurs hypothèses expliquent cette faible participation aux législatives. Primo, une mauvaise compréhension du rôle du député : le contrôle de l’action du gouvernement, qu’il peut renverser, le vote du budget et l’adoption des lois. Le parlementaire ne travaille pas directement pour sa circonscription, étant dépositaire de la souveraineté du peuple. Ce qui lui est parfois reproché, nombre de citoyens attendant de lui des réalisations concrètes du ressort du maire.
Deuxio, la désaffection de l’électeur face à la multiplication des mandats électifs et le relatif éloignement du terrain des élus. Ainsi, sept des huit députés élus depuis 2002 étaient ou ont été maire d’une commune au moment de leur accession au Palais Bourbon : Serge Letchimy à Fort-de-France, Bruno Nestor Azérot à Sainte-Marie, Alfred Marie-Jeanne à Rivière-Pilote, Alfred Almont à Schoelcher, Louis-Joseph Manscour à Trinité, Pierre Samot au Lamentin. Le huitième, Jean-Philippe Nilor, a été conseiller général de Sainte-Luce.
Si la légitimité de nos parlementaires est incontestable, elle peut être considérée comme fragile, comparée à celles d’autres élus de proximité, le maire, en l’espèce. Pourtant, le député est un élément essentiel de la représentation du peuple. Une participation électorale plus massive pourrait aider nos représentants à parler plus fort face au gouvernement. Évident, n’est-ce pas ? Sauf que cette évidence ne saute pas forcément aux yeux de nos électeurs.
Plusieurs hypothèses expliquent cette faible participation aux législatives. Primo, une mauvaise compréhension du rôle du député : le contrôle de l’action du gouvernement, qu’il peut renverser, le vote du budget et l’adoption des lois. Le parlementaire ne travaille pas directement pour sa circonscription, étant dépositaire de la souveraineté du peuple. Ce qui lui est parfois reproché, nombre de citoyens attendant de lui des réalisations concrètes du ressort du maire.
Deuxio, la désaffection de l’électeur face à la multiplication des mandats électifs et le relatif éloignement du terrain des élus. Ainsi, sept des huit députés élus depuis 2002 étaient ou ont été maire d’une commune au moment de leur accession au Palais Bourbon : Serge Letchimy à Fort-de-France, Bruno Nestor Azérot à Sainte-Marie, Alfred Marie-Jeanne à Rivière-Pilote, Alfred Almont à Schoelcher, Louis-Joseph Manscour à Trinité, Pierre Samot au Lamentin. Le huitième, Jean-Philippe Nilor, a été conseiller général de Sainte-Luce.
Si la légitimité de nos parlementaires est incontestable, elle peut être considérée comme fragile, comparée à celles d’autres élus de proximité, le maire, en l’espèce. Pourtant, le député est un élément essentiel de la représentation du peuple. Une participation électorale plus massive pourrait aider nos représentants à parler plus fort face au gouvernement. Évident, n’est-ce pas ? Sauf que cette évidence ne saute pas forcément aux yeux de nos électeurs.