La Martinique c'est l’île aux chômeurs

La foule dans les rues de Fort-de-France (2015)
Le gouvernement se réjouit de la baisse du nombre des demandeurs d’emploi qui, comme d’habitude, ne tient pas compte de ceux de l’outre-mer. Pourtant, le chômage dans nos pays reste toujours aussi haut depuis un demi-siècle.
Punition rituelle, les chiffres mensuels du chômage. Et comme chaque mois, même résultat : chômage stable. Le nombre d’inscrits à Pôle Emploi est de 53 200 en fin septembre. Il augmente sur le dernier trimestre, mais aussi sur toute l’année.
A l’inverse de la tendance observée en France continentale. Mais en conformité avec les autres collectivités d’outre-mer, où le chômage de masse est une donnée ancienne, durable, pérenne. Les entreprises ne créent pas suffisamment d’emplois pour embaucher les jeunes. Ni les moins jeunes soucieux de se reconvertir ou de changer d’employeur. Le marché du travail dans nos pays est pauvre et rigide.
 
Pauvre car il manque d’opportunités. Rigide car il n’y a aucune évolution depuis un demi-siècle. Un indicateur illustre cette réalité connue de nos experts et grangrèk : le nombre d’inactifs dans la population en âge de travailler, entre 15 et 60 ans. La proportion de tous ceux qui ne travaillent pas ou plus (scolaires, apprentis, étudiants, malades, mères au foyer, retraités, chômeurs) par rapport à ceux qui ont un emploi concerne la moitié de la population de Martinique, 49% précisément. En France continentale, c’est 29%. 20 points d’écart !
 
La moitié des travailleurs potentiels n’a aucune activité. L’autre moitié ne génère pas la richesse nécessaire pour subvenir aux besoins de tous, cotiser à la sécurité sociale, investir, épargner, consommer et faire circuler la monnaie. Chaque fois que nous voyons deux adultes en âge d’avoir un travail, il y en a un qui n’en a pas. Un poids énorme, témoin de notre sous-développement chronique.
 
Les Assises des outre-mer pourront-elles nous permettre de trouver des solutions viables à ce chômage démantibulant notre société ? Nous verrons bien ! Nou ké ni tan wè !