Il s’agit du deuxième single de son tout premier album baptisé "Bazar" paru en juillet 2020.
Cette chanson pour moi, elle est un coup de gueule, un cri du coeur, une façon de manifester ma colère et de la guérir aussi.
C’était une façon pour moi de faire table rase de tous les symboles et de toutes les manifestations de l'époque coloniale. Je ne voulais pas que ça s'arrête qu'à chez nous. Pour moi c'est une chanson qui a du sens dans tous les cas où il y un oppresseur qui a fait ou qui fait pression sur les plus faibles.
Ça s'applique à la colonisation et à tous les méfaits.
Un titre qui interpelle
Les paroles de ce titre et surtout son refrain interpellent. Doit-on y voir une incitation à quelque chose ? Non selon l'auteur martiniquaise qui parle de "symboles".
La chanson s'adresse à beaucoup de choses en même.
Pour la phrase "Brilé yo tout", elle ne s'adresse pas à des gens, bien au contraire, elle s'adresse à des symboles comme par exemple le drapeau 4 serpents où des figures de l'époque coloniale qui sont encore très blessantes aujourd'hui. Il ne faut pas oublier que c'est une période qui n'a que quelques années.
Maintenant le reste de la chanson, hormis le "Brilé yo tout", s'adresse à toutes les personnes que ce soient des politiciens, des personnes qui ont beaucoup de pouvoir en général et qui ne l'utilise pas à bon escient. Je ne vise pas des gens en particulier. Ce n'est pas nominatif. C'est un système à dénoncer.
Le message que je veux faire passer c'est un peu, on ne veut plus d'une Martinique qui subit. On veut des jeunes actifs, prêts à défendre leur île, à construire chez eux.
Après des chansons comme "Doudou" (2014, plus d'un million de vues) ou plus récemment "Sentimental"(mai 2020 - 600 000 vues), qui parle d’amour ou de relation amoureuse, le style est très différent. Même si l’auteur précise ne pas toujours avoir écrit sur l'amour.
Quoi qu’il en soit, le clip publié en juillet 2020 affiche plus de 100 000 vues sur la plateforme de partage YouTube.
Au final j'ai eu beaucoup de retours positifs notamment de ma communauté, la plupart des personnes ont apprécié et ont compris le message.
Je suis très fière quand même d'avoir sorti ce morceau malgré les interprétations parfois erronées.
Sur les derniers événements, concernant le procès des militants "anti chlordécone", l’artiste n’a pas hésité à afficher son soutien sur les réseaux sociaux.
J’estime que Kéziah a été victime de violence policière ce qui pour moi est inadmissible.
Pendant j’étais à Paris, je suis allée à une manifestation pour Adama Traoré. C’est un sujet qui me touche énormément et je pense qu’il touche la plupart d’entre nous.
Maintenant, je n’ai pas honte d’utiliser mes réseaux pour parler de ça avec l’idée d’être pacifique dans la démarche.
Quand on lui demande si elle est une artiste engagée, sa réponse sans détour.
Je ne me considère pas comme une artiste engagée.
Je me considère juste comme une Martiniquaise qui aime son pays, comme une femme noire dans une société où malheureusement on a pas encore l'égalité qu'on mériterait.