Une troisième table ronde, après celles des 5 et 12 septembre derniers, qui est à l’initiative du président du conseil exécutif de la CTM, Serge Letchimy, "en collaboration" indique un communiqué de la Collectivité, avec Jean-Christophe Bouvier le préfet de Martinique.
Une initiative de Serge Letchimy qui fait suite à la demande du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens) de "délocaliser" ces échanges hors des murs de la préfecture.
Cette rencontre devrait de nouveau rassembler les acteurs concernés par ces questions de vie chère et de baisse des prix : les représentants de la grande distribution, le RPPRAC, les élu.e.s, diverses associations...
Si la presse est "invitée à assister aux déclarations préliminaires du président du conseil exécutif et du préfet" annonce la CTM, les journalistes ne pourront cependant pas participer aux travaux qui suivront, "afin de garantir la confidentialité et fluidité des échanges".
Un propos qui fait écho à la volonté du préfet que les positions exprimées durant ces tables rondes ne soient pas diffusées en direct à l’endroit de la population. Un refus qui avait d’ailleurs entraîné, au début des deux réunions précédentes, le départ des dirigeants du RPPRAC, qui avaient fait de cette diffusion en direct "pour le peuple" une exigence absolue.
''Il n’y aura pas de diffusion en direct sur les réseaux sociaux''
Interrogée ce mercredi 25 septembre sur cette exigence du RPPRAC, la préfecture apporte une réponse claire.
La demande du RPPRAC de diffusion en direct de tous les débats ne sera pas acceptée. Il n’y aura pas de diffusion en direct sur les réseaux sociaux, par des captations privées de participants à la réunion. On ne souhaite pas qu’il y ait de mises en scène et d’utilisation de cette réunion comme d’une tribune.
Paul-François Schira, directeur de cabinet du préfet
Et le représentant de la préfecture de préciser son propos, concernant ce qui devrait être diffusé en direct et ce qui ne devrait pas l’être.
Une partie sera diffusée en direct, en première partie de réunion, c’est-à-dire les présentations liminaires des acteurs de cette table ronde. Et il y aura une deuxième partie, qui sera rediffusée et aura été captée par les moyens de la CTM. Cette deuxième partie rentrera plus dans le détail des solutions qui seront travaillées.
Le représentant de la préfecture conclut par cette précision, manifestement importante au regard des services de l’État.
On veillera à ce qu’aucune rediffusion ne soit faite qui porte atteinte à l’image de telle ou telle personne. S’il devait y avoir des manières de s’exprimer qui ne sont pas acceptables, ce sera modéré.
''Nous avons fait savoir que nous revenons à la table des négociations avec nos conditions''
Interrogée également ce mercredi 25 septembre, Aude Goussard, figure emblématique et secrétaire du RPPRAC, fait entendre la position, tout aussi limpide, du collectif.
Nous aurons l’intégralité de l’enregistrement de demain, que ce soit la partie protocolaire ou la partie technique. Tout ne sera pas restitué en direct, mais les enregistrements intégraux nous seront restitués.
Aude Goussard
Et Aude Goussard d’exprimer alors un avis qu’elle qualifie de "personnel".
Il y a eu deux tables rondes à la préfecture, avec strictement les propositions du SDGA (Syndicat des Distributeurs et Grossistes Alimentaires) qui ont été reprises par monsieur le préfet et ses services pour avancer dans les propositions faites, mais sans se soucier de savoir si ça représentait pour nous des propositions acceptables.
Pour la secrétaire du RPPRAC les propositions du SDGA ne peuvent constituer une base de travail, à partir de laquelle découleraient de nouvelles orientations.
Nous refusons toutes les propositions du SDGA car elles ne représentent aucune avancée notable, ni à moyen ni à long terme, le court terme n’existant pas puisque nous avons un calendrier sans date. En effet on nous parle de mesures sur 54 familles de 2500 produits, d’une baisse des prix de 20 à 25%, mais on ne nous dit pas quand.
Et la secrétaire du RPPRAC de conclure par ces quelques précisions. Avec un rappel, aux accents de message, adressé au préfet.
Nous avons fait savoir que nous revenons à la table des négociations avec nos conditions. A partir de cela, c’est au président du conseil exécutif de faire des tractations avec les différentes parties, pour qu’on trouve au moins un accord commun sur les modalités de diffusion des informations qui auront cours. Et comme nous serons ce jeudi dans la Maison du peuple, la CTM, on ne sera pas chez le préfet là. Ce n’est pas le préfet qui invite, il est invité.
Début annoncé des travaux de cette nouvelle table ronde : 10 heures ce jeudi 26 septembre au siège de la CTM.