Nouveau coup de semonce contre la prime de vie chère

Economie, aides et investissement (Image d'illustration)
Une nouvelle controverse est née en Guadeloupe à propos de la remise en cause de la prime de 40% des fonctionnaires. Ce n’est pas la première fois que cet avantage acquis défraie la chronique.
Les 40% des fonctionnaires bientôt supprimés ? La question est dans l’air, pour la énième fois. Nous devons cette controverse à la Direction des finances publiques de Guadeloupe. Son comptable enjoint les maires de faire adopter une délibération par leurs conseils municipaux afin de valider le versement de la prime dite de vie chère aux agents communaux.

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, regrette cette initiative circonscrite à un seul des 11 territoires concernés. Les employés municipaux guadeloupéens peuvent dormir tranquilles. Leur salaire ne sera pas amputé de cette indemnité aussi particulière qu’historique. Pas pour cette fois, en tout cas.

Il reste qu’un nouveau coup de semonce a été tiré contre cette indemnité dont le principe et le taux sont régulièrement remis en cause par des dirigeants politiques de tous bords et par des hauts fonctionnaires. Son volume global représente environ 1,5 milliard d’euros par an, soit 0,5% des dépenses de l’Etat.
 

Une nouvelle tentative de supprimer les 40% des fonctionnaires


Dans un rapport de juin 2017, la Cour des comptes l’estimait obsolète. Selon cette institution chargée de veiller au bon usage des deniers publics, la vie quotidienne n’est plus aussi onéreuse dans nos pays qu’à l’époque où l’indemnité a été instaurée. En outre, le surcoût généré amoindrit la capacité d’investissement des collectivités locales. Enfin, le secteur privé n’offre pas toujours des emplois aussi rémunérateurs que ceux du public, à qualification égale, un fait porteur de discriminations entre salariés.

Ces arguments ont été remisés dans un tiroir. Aujourd’hui, cette prime, allant de 40% aux Antilles et en Guyane à 108% dans le Pacifique, constitue une pièce essentielle du puzzle de nos économies. A moins de remplacer le modèle économique en vigueur depuis les années 1960, aucune solution viable et perenne n’est avancée par quiconque. A se demander quelle mouche a donc piqué ce fonctionnaire zélé.