En Martinique, un cancer sur trois chez les femmes est un cancer du sein. À raison d’environ 50 décès chaque année, la maladie tue une femme chaque semaine. C’est à partir de 50 ans que le risque est le plus grand de le contracter. Un rappel signé de l’Agence régionale de santé. Elle insiste sur une évidence : le dépistage constitue la prévention la plus efficace contre la propagation du cancer du sein.
Le dépistage suppose une très large information de la population. D’où l’invitation lancée à chacun de nous en ce mois d’octobre. Chacun de nous doit porter une parcelle d’espoir. L’espoir qui a pour couleur le rose. Octobre rose vise à de donner confiance à celles et ceux qui luttent contre le cancer. Une pathologie qui n’a jamais été autant décrite et analysée que de nos jours. Jamais autant de témoignages n’ont été recueillis chez les patients et leurs proches pour démystifier l’une des maladies mortelles les plus anciennement identifiées depuis l’apparition de l’humanité.
À en croire certaines de ses victimes et ceux qui les soignent, le cancer figure une sorte de pays. Une terre inhospitalière où la malchance vous expédie et dont on craint la découverte. Découverte de la souffrance, de la douleur, de la solitude. Un pays où n’existent que tracas et déceptions, où l’on est confronté à soi-même et à sa capacité de résistance, puis à son pouvoir de résilience.
Nous pouvons guérir du cancer
Car il est avéré que nous pouvons en sortir. C’est le mot d’ordre des militantes et militants contre la terrible maladie. Par exemple, l’association Amazones, rassemblant les femmes atteintes d’un cancer du sein. Ses adhérentes proposent à celles qui refusent la fatalité une palette de services : appartement thérapeutique, accompagnement, soutien psychologique à leur famille, aide aux démarches administratives et désormais un webinaire chaque mois.
Autre exemple : l’association Ma Tété, qui centralise et diffuse l’information sur le cancer du sein. Cette année, elle prodigue des conseils de nutrition et propose des rendez-vous avec des psychologues dans une fourgonnette, la Ma Tété mobile, spécialement construite pour l’occasion. Des séances d’auto-palpation sont également tenues lors des étapes dans les communes.
Ces bénévoles mettent en lumière les lacunes de notre système de santé. Leur liste est longue : information dispersée, actions de prévention trop ponctuelles, lourdeurs administratives, prise en charge insatisfaisante. Cependant, de nets progrès sont enregistrés ces dernières années, grâce à l’action du groupement d’intérêt public de la Plateforme régionale d’oncologie de Martinique. Son équipe se démène pour sensibiliser la population au dépistage. Neuf fois sur dix, un cancer du sein est guéri s’il est repéré à temps. L’enjeu est considérable. Et même vital.