Le Parlement européen prend fait et cause pour les afrodescendants

Parmi les dernières résolutions adoptées par les eurodéputés, un texte relatif à la reconnaissance des discriminations envers les citoyens européens d’origine africaine, le 26 mars 2019.
Le racisme, la xénophobie et les discriminations dont sont victimes les 15 millions de personnes afro-européennes doivent être dénoncées et combattues. C’est le vœu exprimé par les eurodéputés. Dans l’une des dernières résolutions de cette législature, ils demandent à la commission européenne et aux États membres de prendre des décisions fortes à ce sujet.

Tout d’abord, d’assurer la protection de ces citoyens européens, immigrés ou descendants d’immigrés venant d’Afrique et des Caraïbes. Ensuite, de s’assurer que les auteurs des crimes à caractère raciste commis contre eux soient poursuivis et sanctionnés.

Enfin, le Parlement européen invite les institutions et tous les Etats de l’Union européenne à s’inspirer de l’exemple de ceux ayant reconnu la traite négrière et l’esclavage comme des crimes contre l’humanité. C’est le cas de la France, pionnier en la matière.


Les afro-européens sont victimes du colonialisme


Le Parlement estime que le racisme persistant envers les afrodescendants européens trouve ses origines dans le colonialisme. Des réparations doivent donc être envisagées pour dédommager les descendants des victimes de ces exactions. Par exemple : des excuses publiques ; la restitution aux Etats d’Afrique des objets pillés ; le libre accès aux archives coloniales ; l’inclusion dans les programmes scolaires de l’histoire du colonialisme et de l’esclavage.

Le texte a été adopté par 535 voix contre 80 (quasiment tous les populistes de droite et de nombreux conservateurs) et 44 abstentions. Le Parlement espère que cette résolution sera suivie par les députés élus en 2019. Il compte sur ceux des anciennes puissances coloniales pour rendre concrètes ces décisions, notamment ceux de France, de Grande-Bretagne, d’Espagne, du Portugal, des Pays-Bas, de Belgique et de Suède.

Le Parlement européen est ainsi la troisième assemblée politique internationale à prendre fait et cause pour les afrodescendants, après l’ONU et le Caricom.