Le Parti Progressiste Martiniquais célèbre son 60e anniversaire ce 23 mars. Parmi les plus anciennes de nos formations politiques, elle semble parvenue à la croisée des chemins.
Où va le PPM ? Soixante ans après sa création, le Parti Progressiste Martiniquais est-il en mesure de proposer un discours nouveau, des horizons séduisants, un argumentaire convaincant ? Son fondateur, Aimé Césaire, s’exclamait, en octobre 1992 : "il est temps d’inventer une utopie refondatrice". En somme, une manière de croire en notre avenir, pour, en le paraphrasant, avoir "la force de regarder demain".
Comme toute formation politique digne de ce nom, le PPM a été amené à réactualiser sa doctrine et sa ligne politique. Si la ligne politique a suivi les méandres de la conjoncture, la doctrine est demeurée identique, avec quelques aménagements, depuis son 3e congrès de 1967. C’est le moment du virage nationaliste que le PPM hésitait à emprunter jusque-là.
Un nationalisme modéré, revendiquant l’autonomie dans l’ensemble français
La ligne politique évolue au gré de l’air du temps, au PPM et ailleurs. Laquelle impose aux nationalistes de mettre en sourdine leur souhait de prendre de la distance avec l’État. Autonomistes ou indépendantistes, ils s’aperçoivent que leurs discours de rupture n’emportent pas l’adhésion populaire. D’autant que leur bilan de la gestion des collectivités locales pêche par un conservatisme confinant à l’immobilisme.
Que veut le PPM ? Soixante ans après sa création, le moment semble venu de sa mutation vers un pragmatisme politiquement correct.