Le peuple martiniquais a raison d’être fier

La joie du peuple après la victoire de la sélection de football de Martinique face à Trinidad (2-0) mardi 11 octobre 2016 au stade Pierre Aliker à Fort-de-France
Deux événements sont survenus le même jour, mardi 11 octobre, qui ne sont pas si banals qu’ils en ont l’air : la distinction obtenue par le zamana de l’Anse Céron et la victoire de notre sélection de football contre celle de Trinidad-and-Tobago.
Il y a des jours comme ça, où il fait bon d’être martiniquais ou martiniquaise. Manière de dire que certains jours, ce n’est pas le cas. Mais ne boudons pas notre plaisir : ce 11 octobre est à marquer d’une pierre blanche dans l’actualité du pays.
 
Tout d’abord, le zamana de l’Anse Céron, au Prêcheur, a reçu le prix du public au concours de l’Arbre de l’année organisé par le magazine "Terre Sauvage" et l’Office national des forêts. Ce majestueux zamana trône à l’entrée de l’Habitation Céron, un ancien domaine agricole jadis prospère. Vieux de plus de 300 ans, cet arbre majestueux a résisté à une quantité infinie de cyclones et même à l’éruption de la Montagne Pelée, en 1902. Cet élément de notre patrimoine naturel illustre bien une certaine fierté d’être fils et fille de ce pays. Il symbolise notre résistance aux avanies d’un passé douloureux et d’un présent tourmenté.
 
L’autre moment de joie à souligner, c’est l’éclatante victoire de notre équipe de football face aux redoutables "Soca warriors" de Trinidad-et-Tobago. Deux buts à zéro pour les Martininos qui réalisent un exploit inattendu. "Matininos" : heureuse référence à notre histoire pré-coloniale. Il n’y a pas de honte à proclamer sa fierté après une victoire collective dépassant la sélection, car elle irrigue toutes les fibres du corps du peuple.
 
Peuple, vous avez dit peuple ? Force est de constater que les habitants de Martinique se reconnaissent volontiers comme tel à l’occasion d’événements heureux. Certes, il se trouvera toujours des esprits chagrins pour nous contester cette qualité. Mais pour une fois, ne prêtons pas attention à ceux qui veulent nous réduire à l’état de simple population résidant sur un simple territoire. Pour une fois, laissons nos habituelles jérémiades au vestiaire. Oui, il y a des jours ou il fait bon d’être martiniquais ou martiniquaise. Sa zot ka di, manmay ?