Plus de 3500 morts en Haïti depuis janvier 2024 à cause des gangs armés

Des véhicules servent de barricade dans une rue de Port-au-Prince, la capitale d'Haïti (septembre 2024).
En Haïti, la crise s’enlise. Pas une semaine sans qu'un nouveau rapport ne vienne confirmer l'aggravation de la situation. Le dernier en date a été rendu public vendredi 27 septembre 2024 par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme. Le document fait état de plus de 3500 personnes tuées dans le pays depuis le début de l'année 2024.

Des centaines de personnes ont été tuées, blessées ou déplacées en raison de la violence des gangs depuis janvier de cette année en Haïti. C’est le constat d’un dernier rapport publié par les Nations Unies vendredi 27 septembre 2024. "Au moins 3.661 personnes ont été tuées".

Malgré les récentes mesures prises, telles que la mise en place d’un Conseil présidentiel et d’un gouvernement de transition, ainsi que le déploiement des premiers contingents de la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti (MMAS), la criminalité reste "insensée", observe Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.

Aucune autre vie ne devrait être perdue du fait de cette criminalité insensée (...). Il est clair cependant que la Mission a besoin d'équipements et de personnels adéquats et suffisants, pour lutter efficacement et durablement contre les gangs armés pour les empêcher de se propager et de causer davantage de dévastation dans la vie des gens.

Volker Türk

Augmentation des violences sexuelles

Par ailleurs, le nombre de victimes de violences sexuelles, y compris de viols, est également en progression souligne le document. "Les gangs ont continué à utiliser la violence sexuelle pour punir, répandre la peur et assujettir les populations". Ces malfaiteurs ont également recruté un grand nombre d'enfants dans leurs rangs au cours de la période concernée.

Dans l'Artibonite, considéré comme le grenier du pays, la violence et l'extorsion croissante par les gangs ont forcé les agriculteurs à abandonner plus de 3.000 hectares de terres, compromettant davantage la production alimentaire d'Haïti, à un moment où l'on estime que 1,6 million de personnes dans le pays sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë.

L’ONU

"Rétablir l’État de droit"

Volker Türk exhorte les autorités haïtiennes à "prendre des mesures robustes pour renforcer la police et les autres institutions étatiques paralysées par une corruption endémique, y compris le système judiciaire, afin de rétablir l'état de droit".

Le chef des droits de l’homme de l’ONU incite également la communauté internationale à "mettre en œuvre de manière globale l'embargo ciblé sur les armes, l'interdiction de voyager et le gel des avoirs imposés par le Conseil de sécurité des Nations Unies, afin d'endiguer la violence des gangs en Haïti".

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