Quatorze Bus à Haut Niveau de Service ont été achetés chez un fabricant en Belgique pour assurer les rotations des lignes A et B du Transport Collectif en Site Propre en Martinique. Des véhicules, aux allures de tramway, pour un montant d'un million d'euros par unité.
Des bus logiquement sur mesure, qui fonctionnent avec la technologie hybride. Cela signifie que l'engin possède une batterie et un moteur thermique qui la recharge.
C'est justement cette batterie de 750 volts qui est défectueuse. Cette grosse boite, placée sur le toit du BHNS, pèse presque 800 kilos. Elle équivaut à 62 batteries d'une voiture de tourisme. Son montant est estimé à plus de 100 mille euros.
En 2015, le fabricant mentionnait pourtant que les batteries seraient "réfrigérées pour adapter le modèle aux contraintes tropicales et insulaires".
L'usure précoce de la batterie
Mais voilà, alors que les bus n'ont que 7 ans et que les batteries sont toujours sous garantie, la RTM fait face à une succession de pannes. Des techniciens d'Allemagne sont même venus pour les réparer. Cependant, à ce jour, 6 des 14 bus sont toujours à l'arrêt.
C'est une grosse difficulté que l'on a notamment sur l'approvisionnement des pièces détachées. Il faut que l'on regarde tous ces aspects, l'approvisionnement et les délais de fourniture de ces pièces et toutes ces questions de maintenance qui sont absolument cruciales.
André Weng-Law, directeur général Régie des Transports de la Martinique, interrogé par Franck Zozor
Selon la Régie des Transports de Martinique, les batteries ne seraient pas compatibles avec le climat de la Martinique. Elles présenteraient une usure précoce.
Nous avons en Martinique un climat qui est assez spécifique et nous essayons d'en tenir compte dans les choix que nous faisons. Malgré toutes les précautions que nous pouvons prendre en amont, il peut arriver quand même que l'on rencontre des difficultés inattendues, comme cela est le cas, par exemple. Ce sont des batteries qui fonctionnent assez bien dans différents territoires et qui ne rencontrent pas ce genre de difficultés. Il y a des réseaux dans lesquels les batteries durent 5 ans, 7 ans, voire plus sans aucune intervention. Là, c'est vrai que l'on ne s'attendait pas qu'au bout de deux ans, alors que les batteries sont encore sous garantie, que l'on constate ce genre de dysfonctionnement.
André Weng-Law
Une situation qui pousse la RTM à envisager des réflexions pour trouver des solutions. Changer ces bus pour d'autres, plus fiables, fait partie des solutions envisagées.
Les véhicules ont 7 ans. Normalement leur durée de vie est largement supérieure, mais compte tenu des problématiques que l'on rencontre, nous sommes déjà en train d'envisager et de réfléchir à un renouvellement du matériel roulant et évidement ce genre d'expérience va nous servir pour que l'on puisse acquérir le matériel le plus adapté, dans la mesure du possible et de ce qui existe sur le marché, pour fournir le meilleur service de transport à la Martinique.
André Weng-Law, interrogé par Fabrice Théodose
Avant la mise en place d'une solution pérenne, la Régie des Transports de la Martinique tente de maintenir le TCSP avec les quelques BHNS qui fonctionnent. Ce mode de transport, tant attendu, est utilisé par de nombreux voyageurs entre le Lamentin et Fort-de-France.