Les auditions parisiennes de la commission d'enquête parlementaire sur l'utilisation du chlordécone et du paraquat sont terminées. Après les déclarations fracassantes de la semaine dernière, la direction générale de la santé a mis les pieds dans le plat ce jeudi 11 juillet à l'Assemblée Nationale.
La deuxième session d'auditions de la commission parlementaire s'est donc achevée hier par un véritable marathon d'audiences.
Dès le matin (jeudi 11 juillet 2019) le ton est donné par la DGCCRF (Direction Générale de la Consommation de la Concurrence et de la Répression des Fraudes). Interrogée sur les stocks de curlone (le pesticide qui contenait le chlordécone) présents en Martinique et en Guadeloupe bien après l'interdiction définitive en 1993, l'administration en charge des contrôles sur les végétaux s'est montrée on ne peut plus prudente.
Se targuant d'effectuer plus de 5 000 prélèvements par an, Virginie Beaumeunier, directrice de la DGCCRF, est resté imperturbable:
"La DGCCRF n'a pas vocation à effectuer des prélèvements ailleurs que sur les végétaux mis sur le marché". En clair elle ne peut apporter aucune précision sur ces stocks.
Il aura fallu attendre le 2ème interrogatoire de l'après-midi pour avoir des déclarations cruciales. En effet, le professeur Jérôme Salomon directeur général à la DGS (Direction Générale de la santé) a jeté un pavé dans la marre. Ou plutôt deux.
Poussé par Justine Bénin (rapporteure de la commission) et Serge Letchimy (Président de la commission) il a fini par avouer:
Un courage qui poussera ce même professeur à se prononcer "en faveur de la prise en charge d'un dépistage collectif". Après avoir expliqué qu'il est contre le dépistage individuel car trop aléatoire il a en effet indiqué que le paiement des tests pour les familles constituées en cohorte serait une bonne chose.
Mais pour les membres de la commission d'enquête parlementaire sur l'utilisation du chlordécone et du paraquat ces auditions ont surtout révélé un problème de gouvernance. Selon Serge Letchimy, celle-ci est "catastrophique". En cause une incohérence entre les actions menées au niveau national et celles menées localement. Il condamne:
Une prochaine session est programmée pour mi septembre 2019 en Martinique puis en Guadeloupe.
Dès le matin (jeudi 11 juillet 2019) le ton est donné par la DGCCRF (Direction Générale de la Consommation de la Concurrence et de la Répression des Fraudes). Interrogée sur les stocks de curlone (le pesticide qui contenait le chlordécone) présents en Martinique et en Guadeloupe bien après l'interdiction définitive en 1993, l'administration en charge des contrôles sur les végétaux s'est montrée on ne peut plus prudente.
Se targuant d'effectuer plus de 5 000 prélèvements par an, Virginie Beaumeunier, directrice de la DGCCRF, est resté imperturbable:
"La DGCCRF n'a pas vocation à effectuer des prélèvements ailleurs que sur les végétaux mis sur le marché". En clair elle ne peut apporter aucune précision sur ces stocks.
Ensuite, ont été entendus des responsables de l'IGF (Inspection Générale des Finances) ou encore du CNRS. De ces auditions rien de nouveau n'est sorti.
La DGS plus courageuse ?
Il aura fallu attendre le 2ème interrogatoire de l'après-midi pour avoir des déclarations cruciales. En effet, le professeur Jérôme Salomon directeur général à la DGS (Direction Générale de la santé) a jeté un pavé dans la marre. Ou plutôt deux.
Poussé par Justine Bénin (rapporteure de la commission) et Serge Letchimy (Président de la commission) il a fini par avouer:
Une position qui paraît bien courageuse quand, au cours des auditions précédentes, la majeure partie de ses homologues chercheurs ont minimisé ce lien, allant même pour certains (INCA) jusqu'à dédire les résultats de l'enquête Karuprostate."je ne dirai pas, (comme le président de la République, ndlr) qu'il n'y a pas de lien entre pollution au chlordécone et cancer de la prostate"
Un courage qui poussera ce même professeur à se prononcer "en faveur de la prise en charge d'un dépistage collectif". Après avoir expliqué qu'il est contre le dépistage individuel car trop aléatoire il a en effet indiqué que le paiement des tests pour les familles constituées en cohorte serait une bonne chose.
Mais pour les membres de la commission d'enquête parlementaire sur l'utilisation du chlordécone et du paraquat ces auditions ont surtout révélé un problème de gouvernance. Selon Serge Letchimy, celle-ci est "catastrophique". En cause une incohérence entre les actions menées au niveau national et celles menées localement. Il condamne:
"un manque de vision globale qui permettrait par exemple de mettre l'accent sur la remédiation".
Contradictions scientifiques, problème de gouvernance mais aussi manque de moyens pour la recherche et un trou de 17 ans dans les archives du ministère de l'agriculture, en somme les 2 semaines d'auditions ont été plutôt révélatrices.Une prochaine session est programmée pour mi septembre 2019 en Martinique puis en Guadeloupe.