Les sondages désormais quotidiens poussent les comités de soutiens à redoubler d’efforts pour mobiliser leurs électeurs respectifs, à moins d'une semaine du 1er tour de cette élection suprême. En Martinique, comme partout ailleurs en France, la plupart des candidats ont leurs représentants locaux.
Emmanuel Macron, candidat à sa propre succession qui s’est déclaré tardivement, a donné son premier et probablement unique meeting ce samedi 02 avril 2022, à l’Aréna de Nanterre en banlieue parisienne. En Martinique, la campagne de celui qui fait toujours la course en tête dans plusieurs sondages, a officiellement débuté le 12 mars dernier à Saint-Pierre.
Mais la fin de cette réunion a été perturbée par des opposants. Le maire de la "ville d’art et d’histoire", Christian Rapha, a décidé de donner sa voix au président sortant qui brigue un second mandat. Ses homologues Bruno-Nestor Azérot de Sainte-Marie, Ralph Monplaisir de Case-Pilote et Joseph Péraste du Marigot ont fait le même choix.
Un groupe de citoyens, dépassant les clivages traditionnels, réunissant des élus locaux et des acteurs de la société civile, porte son soutien à la candidature d’Emmanuel Macron en Martinique.
En Marche Martinique
Philippe Poutou, le candidat anticapitaliste, peut compter sur le GRS (Groupe Révolution Socialiste) pour relayer ses idées au niveau local.
En Martinique comme en France, nous devons nous organiser, nous réunir dans la résistance, chercher ensemble le chemin d'une société plus juste, plus démocratique, plus fraternelle.
Le GRS et & le comité de soutien de P. Poutou (Alfred Fontaine, Philippe Pierre-Charles, Jacqueline Tally, Marcel Sellaye...)
Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), est soutenue par "Combat Ouvrier".
C’est elle qui dit que le système économique dans lequel nous vivons, a déjà fait son temps. Il faut le transformer radicalement.
Ghislaine Joachin-Arnaud – Combat Ouvrier
Anne Hidalgo (Parti Socialiste), est soutenue par la FSM (Fédération Socialiste de Martinique) et le PPM. Dans un communiqué daté du 30 mars dernier, le Parti Progressiste Martiniquais invite les martiniquais à "faire valoir leur droit de vote, action essentielle pour faire vivre la démocratie". Le parti a rappelé sa "ligne de gauche progressiste" et ses "valeurs éthiques et humanistes".
Le secrétaire général du PPM, Johnny Hajjar, justifie ainsi le soutien du "comité national" à la candidate Anne Hidalgo du Parti Socialiste, "pour demeurer fidèle et loyal" à leur engagement politique.
Yannick Jadot (Europe Ecologie - Les Verts), est soutenu par "Martinique Ecologie". Louis Boutrin joue lui aussi la carte de la fidélité à ses convictions écologiques, estimant que le leader des verts dans l’hexagone, "saura enclencher les processus de transition écologique et de justice sociale indispensables au changement tant espéré".
Valérie Pécresse (Les Républicains), est soutenue par deux comités locaux qui se disputent la légitimité de la représentation dans l'île. Le "comité unis avec Valérie" est particulièrement actif sur les réseaux sociaux, notamment sur la page Facebook Les Républicains de Martinique.
Valérie Pécresse avance et fait ses propositions aux français. Du concret applicable et correspondant aux attentes d’une nouvelle France.
Facebook Les Républicains de Martinique
Marine Le Pen (Rassemblement National), est soutenue par "Rassemblement National Martinique"
Marine Le Pen Présidente, sera la seule à baisser le coût de la vie en réformant l’octroi de mer.
Rassemblement National Martinique
Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), a un comité de soutien baptisé "La Martinique Insoumise avec JLM". Mais il est aussi appuyé par "Péyi-A", la jeune organisation politique souverainiste.
Pour l’avènement d’une nouvelle République capable à la fois de garantir une vraie démocratie, une politique sociale, écologique et économique plus juste, ainsi que, surtout, de nouvelles relations avec les "Outre-mer".
Les co-présidents de Péyi-A, Marcelin Nadeau & Jean-Philippe Nilor
Fabien Roussel (Parti Communiste), a sans surprise reçu très tôt le soutien du "Parti Communiste Martiniquais (PCM)" et son journal "Justice".
Il n'a de cesse d’interpeller le gouvernement sur toutes les questions propres à la Martinique (chlordécone, situation de l’hôpital, retraite des exploitants et des ouvriers agricoles, situation économique…).
Parti Communiste Martiniquais
Eric Zemmour (Reconquête), s’appuie sur deux comités très confiants en Guadeloupe et en Martinique.
Dès le 24 avril prochain, notre nouveau Président se battra et fera appliquer la loi contre le séparatisme et protégera les françaises et les français ultramarins contre les délits de violence à leur égard.
Reconquête Guadeloupe et Martinique
Un appel à la "mobilisation citoyenne"
Reste une inconnue redoutée par tous les candidats : l’abstention. D’un scrutin à l’autre, cette défaillance citoyenne s’est accentuée, alors que "la participation électorale est considérée comme l’un des traits les plus caractéristiques de la bonne santé d’un régime démocratique" souligne les cahiers du Conseil Constitutionnel N°23.
Au vu de ce constat, "La Martinique Ensemble" représentée par la sénatrice Catherine Conconne, "appelle les citoyennes et les citoyens à aller voter massivement", mais ne donne pas de consigne. LME dit se placer "en rupture par rapport à l’idée que le vote ne changerait rien".
Au contraire, les 12 candidats à cette élection présidentielle portent des visions parfois radicalement différentes du monde et des politiques à mettre en œuvre. Nous voulons donc réaffirmer ici que ce sont les citoyen(ne)s qui ont le pouvoir de fixer le cap de notre destin collectif. C’est pourquoi La Martinique Ensemble a décidé de ne pas donner de consigne de vote, si ce n’est celle de la mobilisation citoyenne.
Catherine Conconne - secrétaire générale de LME
LME "appelle à la liberté et à la responsabilité de chacun pour faire son choix en conscience". Mais elle "s’oppose en revanche à l’extrême droite (…), qui représente une menace pour notre modèle républicain". Cette précision parait du coup contradictoire, d’autant que l’électeur reste maître de son bulletin jusque dans le secret de l’isoloir.
Silence sur la présidentielle au MIM
Quant au Mouvement Indépendantiste Martiniquais (le MIM), fidèle à ses habitudes, il ne donne aucune consigne de vote pour le scrutin présidentiel. Les patriotes sont résolument tournés vers les législatives de juin 2022, en particulier depuis le 20 février dernier, date à laquelle l’alliance "Gran Samblé Pou Matinik" a présenté officiellement ses 4 candidats pour ce scrutin national.
Cette posture interroge plus d’un, car le député est élu pour représenter la nation française et pas seulement sa circonscription. A ce titre, il participe à l’exercice de la souveraineté nationale. Il vote la loi et contrôle l’action du gouvernement.
En Martinique, comme dans plusieurs autres territoires ultramarins, le vote du 1er tour de l'élection à la Présidence de la République aura lieu le samedi 9 avril 2022.
La liste des 12 candidats est à consulter ICI .