Procès des 7 militants d'Océanis : 10 avocats quittent la défense des prévenus

Échanges musclés entre gendarmes et des militants samedi 23 novembre 2019 devant l'hypermarché Euromarché du Robert.
10 des avocats des 7 prévenus dans l'affaire d'Océanis poursuivis pour "violence sur agent de la force publique en réunion et avec arme" quittent la défense de leurs clients (lundi 1er juin 2020). Ils invitent les autorités judiciaires à abandonner les poursuites judiciaires contre ces militants.
Dans un communiqué transmis à la presse lundi soir (1er juin 2020) 10 des avocats se retirent de la défense des 7 prévenus, militants anti-chlordécone convoqués par la justice à Fort-de-France pour les faits de "violence sur agent de la force publique en réunion et avec arme".

Convocation initialement prévue ce mercredi 3 juin 2020 mais reporté à une date ultérieure.
 

Il nous est en particulier apparu, que les restrictions strictes d'accès à la juridiction et aux salles d'audience, auxquelles nous ne pouvons déroger pour des raisons évidentes de sécurité sanitaire, ne pouvaient nous permettre de garantir une publicité et une sérénité suffisantes des débats.

- Renaud Gaudeul, procureur de la République et Hubert Hansenne, président de la Cour d'appel de Fort-de-France.


Ces militants avaient été interpellés et placés en garde à vue le 28 novembre 2019, 5 jours après des échauffourées entre les manifestants et les gendarmes près de l'Euromarché Océanis au Robert.
Deux gendarmes avaient été blessés. 
 

Divergence entre avocats


10 des avocats de ces 7 prévenus ont donc pris acte de l’annulation de l’audience du 03 juin 2020 par les autorités judiciaires. 

Ils rappellent que leur avis n’a pas été sollicité et affirment que certains de leurs confrères ont reçu cette information le mardi 26 mai 2020 au matin, ainsi "que la demande des autorités judiciaires qui leur était faite d’informer leurs clients respectifs".
 

"Ces deux avocats ont donc convoqué les prévenus à une rencontre de dernière minute et n’ont pas cru devoir inviter ou convier les autres confrères du barreau de Martinique, membres du Collectif de Défense, ni tenir informés les confrères de Guadeloupe et de Guyane, au mépris des règles déontologiques".


Dans ce communiqué, les avocats déplorent de ce fait que les divergences apparues entre eux soient étalées lors d’une réunion tenue le vendredi soir 29 mai, et par la suite dans les médias et réseaux sociaux. 
 

Ils se retirent de la défense des 7 prévenus


Ces 10 avocats contestent donc "avec force les contre-vérités et allégations de trahison portées contre deux d’entre eux dont l'engagement dans cette affaire a été sans faille". 
 

"Nous regrettons être placés dans l’obligation de quitter la défense des 7 d’Océanis dans de telles conditions, les prévenus ayant été désinformés et manipulés, et avec eux l’opinion publique".


Dans ce même communiqué, ils réaffirment :

"Toutefois l’intérêt supérieur des 7 prévenus est la seule vérité majeure qu’il convient en toutes circonstances privilégier et préserver au-delà de toute démarche personnelle et invitent en tout état de cause, les autorités judiciaires au regard du contexte et des dispositions de l'article R. 211-13 du code de la sécurité intérieure d'abandonner purement et simplement toutes poursuites à l’encontre des 7 prévenus suite aux faits et incidents du 23 novembre 2019". 


Les 10 avocats signataires de ce communiqué : Me Samy Salamon, Me Georges-Emmanuel Germany, Me Sandrine Ragald-Saint-Aimé, Me Evita Chevry, Me Bâtonnier Raymond Ezelin, Me Max Bellemare, Me Patrice Tacita, Me Emmanuelle Bruch, Me Sarah Aristide, Me Philippe Edmond-Mariette.