Qui va sauver la filière d’exportation des mangues d’Haïti ?

En Haïti, des mangues prêtes à l'exportation sur le tarmac de l'aéroport international Toussaint Louverture à Port-au-Prince en Haïti.
Une image postée sur le compte Twitter de l’ambassadeur de Canada en Haïti, montre des palettes de mangues sur le tarmac de l’aéroport international Toussaint Louverture à Port-au-Prince. Les mangues sont destinées aux épiceries de Montréal au Canada, ville avec une importante diaspora haïtienne. Une initiative unique mais insuffisante pour remplacer la perte d’accès au marché américain.

Cette image pourrait donner de l’espoir aux cultivateurs de mangues en Haïti. Des palettes de mangues emballées prêtes à partir vers Montréal au Canada.

Pour l’instant aucun accord n’a été officialisé avec le Canada pour démarrer des échanges commerciaux réguliers pour l’exportation de mangues.

 

Haïti cherche un nouveau partenaire pour exporter ses mangues francisques dont la chair bien parfumée est appréciée des connaisseurs.

En octobre 2022, le département de l’agriculture des États-Unis met fin à l’importation des mangues d’Haïti. À cause de l’insécurité dans le pays, les inspecteurs américains ne pouvent pas dédouaner les palettes de fruits avant l’exportation. Un coup dur pour les producteurs haïtiens qui peinent déjà à fonctionner dans la crise économique et sociale qui frappe le pays.

Ce commerce avec les États-Unis rapporte entre 10 à 15 millions de dollars au secteur agricole d’Haïti. Les mangues d'Haïti représentent 2% des importations aux États-Unis où 65% du marché est dominé par le Mexique.

Le marché domestique est incapable de consommer la quantité de mangues cultivée en Haïti.

En Haïti, c'est la saison de la cueillette des mangues

Aujourd’hui, les cultivateurs de mangues de République Dominicaine, visent la part de marché occupée auparavant par les producteurs haïtiens. 4 nouvelles usines de tri et d’emballages ont été construites dans le pays.

Dans son message sur twitter, l’ambassadeur du Canada en Haïti affirme que les mangues francisques d’Haïti qui figurent dans sa publication, sont destinées à la vente dans 5 épiceries de Montréal appartenant à Sami Fruits ainsi que 3 autres grossistes de produits frais au Québec.

À cette période de récolte intensive de mangues en Haïti, cet opportunité est bienvenue mais insuffisante pour rentabiliser la production destinée à l’exportation. Il en faut beaucoup plus.

En 2023, des tonnes de mangues haïtiennes risquent de pourrir dans les champs des 21 départements où la culture de ce fruit et vitale pour l’économie. Les producteurs vont perdre une partie majeure des revenus annuels.

La filière de l’exportation des mangues donne du travail à des milliers de personnes qui interviennent dans la cueillette, le transport, le tri et l’emballage dans les centres de conditionnement.