Réforme des retraites : une deuxième mobilisation soutenue en Martinique

Nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites portée par le Gouvernement. En Martinique pour cette deuxième journée de grève, un cortège composé de nombreux travailleurs et de militants syndicaux a défilé dans les rues du centre-ville de Fort-de-France ce mardi 31 janvier 2023.

"Réfòm ou a, nou pa lé-y ! 54 ans, nou pa lé-y !", scandaient les participants ce mardi 31 janvier 2023. Le long cortège a arpenté les rues du centre-ville de Fort-de-France. La plupart des organisations syndicales avaient appelé à la mobilisation. 

Les militants ont bien compris le sens du mouvement, mais ils ne répondent pas toujours à la demande. La preuve, nous devrions être plus d'un millier avec la CFDT aujourd'hui. Mais je crois qu'il faut plus la qualité que la quantité. J'ai compris qu'il faut associer les politiques à ce que nous faisons. [...] Il ne s'agit pas que de la retraite. Nous avons le chlordécone, nous avons les prix qui sont prohibitifs et qu'il ne faut pas continuer comme ça.

Eric Picot, secrétaire général CFDT

Des pancartes chocs dans le cortège.

La mobilisation était sensiblement comparable à celle de la première édition jeudi 19 janvier 2023. Dans les rangs de la CSTM, la satisfaction est tout de même palpable. 

C'est pas mal, je crois que nous avons fait le maximum. Il reste du travail à faire, mais c'est déjà pas mal. D'après les premières estimations, nous sommes plus nombreux que la dernière fois. Ce gouvernement dit qu'il n'y a pas de discussion possible et que ce n'est pas négociable alors qu'il y a un parlement, c'est très grave. Les gens doivent entendre ce message qui est anti démocratique. Il faut que la rue continue à parler encore et encore. 

Bertrand Cambusy, secrétaire CSTM

L'empoisonnement au chlordécone était également au coeur de la mobilisation contre la réforme des retraites.

Des associations et des mouvements politiques se sont mêlés afin de dénoncer d'autres problématiques. "Retraites chlordécone = même mépris" pouvait-on lire sur la banderole de Lyannaj Pou Dépoliyé Matinik. Les femmes dénoncent quant à elles, "une double pénalité". 

Les femmes travaillent beaucoup. Elles ont les travaux les plus pénibles. Elles ont souvent des carrières qui sont hachées à cause des naissances, des types de contrats en CDD ou CDI qu'elles ont au fur et à mesure. Cette loi est doublement pénalisante.

Membre Culture Égalité

Les organisations syndicales nationales ont d'ores et déjà lancé deux nouveaux appels à la mobilisation pour les 7 et 11 février 2023.