Alcool, produits stupéfiants ou smartphones, depuis le mois de janvier 2023, les saisies de ce genre sont assez régulières dans les Unités de Visites Familiales à la maison d’arrêt de Ducos.
Ces parloirs sont spécialement dédiés à maintenir le lien entre la personne incarcérée et ses proches. Mais cet espace d’intimité ouvert 6 heures par jour, n’est pas sous surveillance.
Les détenus cherchent par tous les moyens possibles à faire entrer des substances prohibées dans l’enceinte de la prison. Pour autant, la fréquence de saisie reste inférieure à celle des parloirs "normaux".
Patrick Louvounou(secrétaire général de Force Ouvrière pénitentiaire en Martinique)
Un "réseau" à la prison ?
Le phénomène perdure depuis plusieurs années à l'intérieur de la maison d'arrêt de Martinique, où la surpopulation carcérale comme dans beaucoup d’autres établissements de France, accentue les difficultés. Le syndicaliste évoque même un "réseau" de trafiquants à Ducos.
Une telle quantité de produits saisie, ce n’est pour une consommation personnelle, ce qui signifie qu’il y a vrai réseau de trafic à l’intérieur de la prison (…). Et plus il y a des détenus dans une cellule, plus ceux-ci profitent du manque de personnel. Résultat, plus de trafics, plus de violences entre détenus et à l’encontre du personnel.
Patrick Louvounou
Le manque d’effectifs, une urgence
Le représentant du personnel compte sur les enquêtes en interne, "afin que les auteurs de ces faits soient sévèrement sanctionnés". Il attend également la mise en place d’une brigade cynophile "avec les formations requises", pour appuyer les investigations sur le site.
Comme ses autres collègues syndicalistes, Patrick Louvounou réclame encore une fois des effectifs supplémentaires, ce qui permettra selon lui, d’effectuer plus régulièrement des fouilles dans les cellules.
La direction du centre pénitentiaire de Ducos n’a pas souhaité répondre à nos questions, mais elle a confirmé les dernières saisies.