Le carême est bel et bien installé car c’est la saison du fruit à pain. Les marchés commencent à en être envahis, pour le plus grand bonheur des amateurs de ce légume naturel garanti sans pesticide.
Chaque année, avec impatience et gourmandise, j'attends la saison du fruit à pain, comme beaucoup d’entre nous. Par chance, les premiers spécimens sont arrivés. La pleine saison commence à peine, au milieu du carême, comme d’habitude. C’est le moment où le fond de l’air, à l’aube comme au crépuscule, est empreint de cette chaleur de plus en plus persistante.
J'attends la saison du fruit à pain pour le déguster de toutes les façons. Mais aussi pour le plaisir de négocier son prix au marché. Lequel est fixé à la tête du client, selon l’arrivage, selon la plus-value escomptée par la marchande. Bénéfis pa ka krévé poch, disait Rosa ma grand-mère. Il n’y a pas de petit bénéfice.
Quel que soit le prix, il est toujours trop cher, nous le trouvons trop cher. C’est un pur produit de la terre qui n’est pas cultivé, qui pousse à l’état naturel depuis des siècles. Dès lors, comme justifier son prix de vente ?
Nous connaissons les bananeraies, les cannaies, les cocoteraies, les palmeraies, les goyaveraies, les abricoteraies, mais comment désigner un champ d’arbres à pain ? D’ailleurs, il n’y a pas de champ d’arbres à pain. Puisqu’il n’est pas cultivé.
J'attends la saison du fruit à pain car c’est l’un de nos rarissimes légumes zéro chlordécone certifié. La crainte des pesticides devrait nous amener à le consommer plus souvent. Et le choix est vaste. Il s’accommode en papillote, en chips, farci, cuit sous la cendre, en gâteau, transformé en farine. Il est loin de concurrencer boîtes de conserves et autres surgelés. Pourtant, le jour viendra où nous comprendrons que nos ancêtres avaient des coutumes intelligentes et de saines manières de vivre.
Le fruit à pain comme marqueur de notre modernité mal assumée : un sujet de thèse à proposer à nos futurs sociologues. En attendant, nous gagnerions à éprouver le plus grand respect pour cet innocent légume témoin de notre passé et jalon de notre avenir.
J'attends la saison du fruit à pain pour le déguster de toutes les façons. Mais aussi pour le plaisir de négocier son prix au marché. Lequel est fixé à la tête du client, selon l’arrivage, selon la plus-value escomptée par la marchande. Bénéfis pa ka krévé poch, disait Rosa ma grand-mère. Il n’y a pas de petit bénéfice.
Trop cher mais trop succulent
Quel que soit le prix, il est toujours trop cher, nous le trouvons trop cher. C’est un pur produit de la terre qui n’est pas cultivé, qui pousse à l’état naturel depuis des siècles. Dès lors, comme justifier son prix de vente ?
Nous connaissons les bananeraies, les cannaies, les cocoteraies, les palmeraies, les goyaveraies, les abricoteraies, mais comment désigner un champ d’arbres à pain ? D’ailleurs, il n’y a pas de champ d’arbres à pain. Puisqu’il n’est pas cultivé.
J'attends la saison du fruit à pain car c’est l’un de nos rarissimes légumes zéro chlordécone certifié. La crainte des pesticides devrait nous amener à le consommer plus souvent. Et le choix est vaste. Il s’accommode en papillote, en chips, farci, cuit sous la cendre, en gâteau, transformé en farine. Il est loin de concurrencer boîtes de conserves et autres surgelés. Pourtant, le jour viendra où nous comprendrons que nos ancêtres avaient des coutumes intelligentes et de saines manières de vivre.
Le fruit à pain comme marqueur de notre modernité mal assumée : un sujet de thèse à proposer à nos futurs sociologues. En attendant, nous gagnerions à éprouver le plus grand respect pour cet innocent légume témoin de notre passé et jalon de notre avenir.