Sargasses : près de 5 millions d’euros mutualisés pour le ramassage des algues envahissantes en mer

La Baie des Mulets au Vauclin, envahie par les algues sargasses (17 août 2022)
La Collectivité Territoriale de Martinique, l’Etat et l’Europe mobilisent conjointement un budget de près de 5 millions d’euros, à travers un G.I.P Sargasses. L’intention de ce Groupement d’Intérêt Public, est de barrer la route aux algues brunes depuis la mer, avant leur échouage sur les plages du littoral.

Depuis plusieurs années, beaucoup de communes de l’île souffrent de l’envahissement récurrent des sargasses. Les riverains sont incommodés par l’odeur de ces algues brunes, également nocives pour certains appareils domestiques, sans parler de l'impact économique pour les commerçants installés sur le bord de mer.

En dehors des efforts déployés par les villes concernées, avec l’appui des communautés d’agglomérations pour tenter de repousser le phénomène, la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique), l’Etat et l’Union Européenne ont décidé de mutualiser des fonds supplémentaires.

5 millions d’euros sur la table

Les moyens mobilisés par ce GIP sont dédiés à la gestion des bancs de sargasses au large, avant qu’ils n’atteignent le littoral.

Des algues sargasses échouées sur l'une des nombreuses plages impactées en Martinique.

On a réussi à faire passer cette priorité qu’est le ramassage en mer et bien sûr cette mutualisation va nous permettre non pas des d'éliminer ou d'écarter les actions menées par les EPCI, les communes et autres acteurs, mais de les fédérer. C'est environ 5 000 000 d'euros qu'on mobilise, l'Etat, l'Europe et nous [CTM], et pour des actions ensemble.

Serge Letchimy - président du conseil exécutif de la CTM

(au micro de Ronan Bonnec)

Pour le préfet du territoire, Jean-Christophe Bouvier, "il fallait mieux coordonner la lutte" contre cet envahissement, car les villes concernées à elles seules, ne peuvent pas faire face financièrement.

"Optimiser les moyens mis en place"

On a vu les limites des dispositions visant à confier aux seules communes le ramassage sur leur territoire de ces algues. Il nous fallait trouver un moyen d'élargir la lutte, de mieux la coordonner, d'optimiser les moyens mis en place. Quand on fait une zone de stockage qui respecte toutes les préconisations de préservation de l'environnement, c'est 1,5 million. Voyez-vous une seule ville capable d'investir ces sommes ? Non !

Jean-Christophe Bouvier

(au micro de Maurice Violton)

La baie du Robert transformée par l'invasion des algues sargasses.

Parmi les priorités de ce nouveau service public, il y a le choix du matériel en mer ainsi que les actions à terre, comme le ramassage, le traitement, le stockage et la revalorisation de ces algues indésirables.