D'abord interrogé suite à la décision de non-lieu dans le dossier chlordécone, Serge Letchimy confirme que la Martinique et la Guadeloupe doivent continuer la bataille politique et judiciaire jusqu'à satisfaction.
Il réclame à l'Etat une réparation sous une forme assez précise. "Nous demandons l'indemnisation totale de la population. La reprise en main de la dépollution généralisée". "Sur 22 000 hectares de surface agricole utile, 11 000 sont pollués", rappelle le président du conseil exécutif.
Sur le terrain du développement de l'agriculture, Serge Letchimy égratigne une conception, qui lui semble totalement dépassée de nos jours. "Si nous sommes dans cette situation agricole, c'est en raison du choix de la monoculture, l'esprit de la monoculture demeure. Il faudrait engager une nouvelle politique de développement agricole et de l'usage des terres".
Plus globalement, le président du conseil exécutif et sa majorité, croient en un projet politique fiable "Penser nos projets par nous-mêmes", dit-il. Cette ambition passe par une évolution des mentalités qu'il traduit par le mot d'ordre "il faut que l'on se retrouve en tant que peuple".
L'avenir de la Martinique se dessine en Martinique, pas à Paris, ni à Bruxelles, souligne avec conviction l'autonomiste Serge Letchimy. "La première réaction à mettre en place, c'est le droit à l'initiative locale et de penser nos projets nous-mêmes"...