Tensions dans la filière pêche de Martinique : le collectif des syndicats de marins pêcheurs et associations envahit le comité des pêches

La tension était palpable au comité des pêches de Martinique
Après leur coup de force le 19 février dernier dans les locaux des affaires maritimes à Fort-de-France, le collectif des syndicats des marins-pêcheurs et associations de Martinique a envahi les bureaux du comité des pêches de l'île réuni en conseil d'administration, mercredi 28 février 2024. Ils ont obtenu du président du comité un rendez-vous ultérieur pour exposer leurs doléances.

L'ambiance était électrique mercredi 28 février 2024 au comité des pêches de Martinique. Une trentaine de marins-pêcheurs issus de plusieurs associations de Martinique, accompagnés du représentant du comité des citoyens du sud, voulaient obtenir une audience auprès du président du comité de la filière, Jean-Michel Cotrebil.

La délégation voulait obtenir des réponses, notamment sur l'ouverture souhaitée de la pêche dans la zone de cantonnement de l'îlet à Ramiers.

Cet espace marin est interdit à la pêche depuis 1999 afin de renouveler la ressource. Les professionnels y voient l'opportunité d'améliorer leur volume de pêche.

Pour René Adémare, ancien président du comité des pêches et membre des mécontents, l'intérêt de la rencontre "c'est de construire ensemble pour l'intérêt des marins-pêcheurs (...). Nous ne sommes pas des casseurs...". D'autres pêcheurs ont déploré un "manque de communication de la part du président du comité" à leur encontre.

Climat de tension au comité des pêches

Un conseil d'administration sous tension

Les marins-pêcheurs mécontents espéraient la tenue immédiate d'une réunion, en marge du conseil d'administration pour échanger avec l'actuel président du comité. Mais fin de non-recevoir et donc la tension est montée entre les membres des deux groupes.

Un rendez-vous est fixé entre les parties

Malgré ce climat tendu, l'ordre du jour du conseil d'administration n'a pas été modifié, le président Jean-Michel Cotrebil ayant estimé que les dossiers à traiter étaient urgents, comme des compensations  financières accordées aux marins-pêcheurs par rapport au manque à gagner dû à la zone pêche fermée contaminée à la chlordécone, ou encore les aides octroyées sur les carburants.

Pour le comité en place, il s'agit de "mettre à jour rapidement les dossiers car aujourd'hui, 190 marins-pêcheurs les ont mandatés pour cela ; c'est 85 % des pêcheurs qui font leurs formalités".

Concernant la zone de cantonnement, sa préservation a été votée à l'unanimité en juillet dernier. C'est la démocratie ! Cette zone a été créée en 1999 et ouverte en 2017, elle a été vidée en 3 mois.

Jean-Michel Cotrebil

(Président du comité des pêches)

Jean-Michel Cotrebil, président du comité des pêches au milieu des manifestants

C'est le 4 mars prochain que les parties doivent se retrouver, "avec plus de sérénité" espèrent la plupart. Les marins-pêcheurs "dissidents" du comité revendiquent 8 associations au sein de leur organisation.

Ils remettront sûrement sur le tapis l'ouverture contrôlée de la zone de cantonnement de l'îlet à Ramiers ainsi que la réglementation et l'aménagement des zones de mouillages.