Chaque matin, quelques minutes avant le départ, c'est un peu le même rituel. Les directeurs sportifs, entraîneurs ou directeurs de club préparent avec minutie les gourdes de leurs coureurs.
Elles peuvent avoir de l'eau, des produits sucrés, de la poudre, ça dépend du coureur, ça dépend de sa morphologie ou encore ses préférences. Ça varie.
Bruno Bonard, membre du Club Cycliste Vauclinois
Qu'il s'agisse d'équipes locales ou invitées, le staff de chacune prépare des glacières pour veiller à l'hydratation de leurs coureurs.
Ces boissons que l'on achète en pharmacie sont faites pour les coureurs à base de glucides, de sels minéraux. Ce qu'il faut pour la longue durée. En général pour les sélections, il y a des coureurs qui ont leur propre protocole avec leur boisson diététique, leur barre énergétique ou leur gel. S'ils ont l'habitude de consommer une marque, il reste sur cette gamme et la sélection le respecte pour ne pas bouleverser l'organisme.
Patrice De Nays Candau, directeur sportif de la sélection de la Guyane
L'idée est de boire au moins deux bidons par heure. Cela représente six à sept bidons par étapes puisque les courses font parfois 3h30. Dans nos bidons, nous avons des produits énergétiques avec des minéraux et des vitamines supplémentaires afin de pallier tout ce que l'on perd pendant l'effort parce que l'on transpire énormément, nous avons beaucoup de perte. Il faut récupérer et cela passe par l'hydratation.
Marc Flavien, coureur Madinina Bikers
Sur la course, plusieurs options s'offrent à ces sportifs. L'organisateur, le Comité Régional Cycliste propose un ravitaillement par le biais de véhicules et de motos. Selon le planning, il s'ouvre après le 40e kilomètre et se ferme à 30 kilomètres de l'arrivée.
La mission première du ravitailleur est de pouvoir donner à toutes équipes par rapport au nombre de coureurs, de l'eau, du cola et des bananes afin qu'ils tiennent toute la course. Nous avons deux motos. Une qui se situe en avant de la course que l'on approvisionne au moment de l'ouverture du ravitaillement. Et une autre plus bas dans le peloton. Sur chacune des motos, il y a une caisse sur laquelle nous disposons les bouteilles. La moto se positionne à côté des vélos. Chaque coureur vient au fur et à mesure récupérer lui-même ce dont il a besoin. À l'arrivée, nous sommes postés juste après la ligne pour leur donner de quoi se sustenter.
Gladys Gazon, équipe des ravitailleurs sur le tour
La consommation est différente d'un jour à l'autre. Sur une journée de forte chaleur, les équipes démarrent la journée avec jusqu'à 60 bouteilles, puis les motos sont ravitaillées 2 à 3 fois sur une étape. Cette présence est appréciée par les coureurs qui se servent volontiers au fil des kilomètres.
Nous ne pourrions pas nous passer des motos ravitailleuses. Cela nous permet de ne pas avoir à descendre jusqu'aux voitures des directeurs sportifs. Au moment des zones creuses où il n'y a pas de supporteurs ou de ravitailleur de l'équipe, cela nous permet de faire notre recharge. Quand nous perdons de l'eau, cela diminue notre performance. Il ne faut pas que nous soyons en manque d'hydratation.
Marc Flavien, coureur Madinina Bikers
Certaines équipes organisent également des points de ravitaillement le long du parcours, en fonction de l'étape du jour. Les coureurs ont leurs gourdes préparées très tôt avec leur nom inscrit dessus.
Nous faisons attention à chaque coureur pour lui donner un bidon qui soit adapté à son organisme. Ce sont des choses que nous essayons toute la saison et nous savons que certains coureurs préfèrent tel produit plutôt qu'un autre. Nous déconseillons à nos coureurs de prendre des bouteilles. Parce qu'on ne sait jamais ce qui peut être mis. Nous sommes dans une compétition sur plusieurs jours, il n'y a pas que de bonnes personnes au bord de la route pour le vélo. Nous avons pour coutume de ne pas prendre de bidon des mains de personnes que nous ne connaissons pas. C'est pour cela que nous avons toute une équipe de ravitailleurs au sol qui sont en tenue. Les coureurs sont informés des lieux où se trouvent les équipes et savent quand ils vont arriver à ces endroits qu'ils vont pouvoir récupérer de l'eau et du ravitaillement pour s'hydrater.
David Bernard, président du club Energizer
Nous avons au sein du Club Cycliste Vauclinois, un groupe de ravitailleurs placé dans différents points selon l'étape. Les coureurs les reconnaissent avec les maillots et se servent. Le coureur part aussi avec des vitamines dans sa poche pour redonner au sang et aux muscles un peu de fortifiants pour continuer les bornes qu'il a à accomplir.
Bruno Bonard, membre du Club Cycliste Vauclinois
Pour les équipes invitées, avec un staff réduit, il est plus difficile d'organiser un tel maillage.
Pendant la course, j'ai deux bidons. Un d'eau et un autre avec une boisson qui m'aide à rattraper les minéraux perdus pendant la course. Après au bord des routes, je prends aussi de l'eau. Vu que nous ne sommes pas de la Martinique, nous n'avons pas beaucoup de supporteurs donc c'est toujours appréciable d'avoir une personne qui nous tend une bouteille. Je remercie tous ceux qui donnent. C'est difficile et cela fait du bien d'avoir de l'eau au sommet d'une côte quand on n'en a pas. Merci à tous les supporteurs.
Damien Urcel, coureur de la Sélection de la Guadeloupe
L'entraide entre les coureurs est également bien présente. Il n'est pas rare de voir certains partager une bouteille d'eau ou de cola, voire donner le ravitaillement fourni par leur équipe de ravitaillement à un coureur invité dans le besoin.