Mais contrairement à la levée du couvre feu (vendredi 15 mai 2020), le tribunal administratif de Fort-de-France a rejeté la demande des deux avocates, au nom de "l’objectif de sauvegarde de la santé publique". Concernant les activités nautiques et sportives, la juridiction a renvoyé la balle aux maires.
Dans l’actuelle période d’état d’urgence sanitaire, il appartient aux différentes autorités compétentes de prendre, en vue de sauvegarder la santé de la population, toute disposition de nature à prévenir ou à limiter les effets de l’épidémie.
Ces mesures, qui peuvent limiter l’exercice des droits et libertés fondamentaux doivent, dans cette mesure, être nécessaires, adaptées et proportionnées à l’objectif de sauvegarde de la santé publique qu’elles poursuivent.
(Extrait de l'ordonnance du tribunal administratif)
L’arrêté préfectoral interdisant le nautisme reste donc en vigueur. Idem pour l'accès à pieds aux plages, sauf demande motivée et encadrée par les maires concernés.
Déception des avocates
Pour nous, toutes les interdictions restent attentatoires aux libertés individuelles (...).
Cette interdiction prolongée n’a toujours aucune justification dans la crise sanitaire, désormais contrôlée en Martinique.
(Me Alexandra Chalvin & Me Alysé Apiou-Quénehervé).
Réticence de plusieurs maires
Réunis en préfecture le jeudi 14 mai 2020 lors d’un comité territorial, plusieurs premiers magistrats n’avaient pas souhaité une réouverture immédiate, préférant appliquer le "principe de précaution".
Face à cette réticence, le préfet Stanislas Cazelles avait fait une contre-proposition, pour une ouverture "uniquement du levé du jour, à 11h00 du matin". Mais les communes installées sur le littoral n’ont pas saisi la balle au bond.
Pourquoi cette frilosité ?
C’est la question que l’on peut se poser, alors que le gouvernement avait effectivement laissé la possibilité aux édilités d’élaborer un protocole d’aménagement garantissant la distance physique.
Concernant les plages, les lacs et les centres nautiques, la règle générale reste la fermeture.
Le préfet pourra toutefois y autoriser l'accès :
• sur demande des maires
• avec un dispositif et des aménagements suffisants pour garantir la distanciation physique.
(Tweet de Christophe Castaner, ministre de l’intérieur - 7 mai 2020)
Mais les élus martiniquais ont visiblement voulu se donner du temps pour la plupart, afin d’étudier la proposition de Stanislas Cazelles, alors que dans l’hexagone, plusieurs plages ont rouvert progressivement depuis le 11 mai dernier, sur la façade atlantique et méditerranéenne, sous conditions.
Cette ouverture devra évidemment se faire dans le respect du principe de sûreté sanitaire, dans le respect des mesures barrières et de distance physique et en évitant tout rassemblement de plus de 10 personnes.
Des mesures concrètes seront travaillées par les préfets et les maires, dans un esprit de partenariat local et en cohérence avec les autres mesures prises par les maires dans leur commune.
(préfectures-régions.gouv.fr)
Le maire de Schoelcher se jette à l’eau
Dans un courrier adressé au préfet du territoire lundi 18 mai 2020, le maire de Schoelcher aura à priori, été le premier à solliciter l’ouverture au public des plages de Madiana, du bourg et de l’Anse-Madame.
Luc Louison-Clémenté s’est engagé à mettre "un dispositif de sécurité et de prévention, afin de veiller au strict respect des mesures d’hygiène et de sécurité".