Certains avocats étant indisponibles, le procès du couple du Diamant poursuivi pour injures à caractère raciste a été repoussé au 3 novembre 2020. En soi, ce procès constitue un fait plutôt inédit en Martinique.
Un procès tenu pour juger des personnes poursuivies pour avoir proféré et diffusé des injures à caractère raciste constitue un événement rarissime dans les annales judiciaires de Martinique.
Une femme et son compagnon originaires de France, habitant au Diamant, sont poursuivis pour "injures publiques en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique" et complicité de ce délit. Ils risquent jusqu’à un an de prison et 45 000 euros d'amende.
Tout commence par une querelle de voisinage qui dégénère à l’occasion d’une fête d’anniversaire. Les participants sont trop bruyants, selon certains voisins. Ils filment et diffusent des vidéos sur leur réseau social. Alertée et aussitôt assistée par quelques amis et des voisins plus tolérants, la famille visée proteste. L’altercation se termine par l’exfiltration des imprudents par les gendarmes. Le maire porte plainte. La population de la ville est choquée par la diffusion des appels à la violence lancés par le couple.
De précédents conflits entre voisins n’avaient jamais pris une telle proportion. La cohabitation se passe plutôt bien entre les natifs et les résidents venus de France. L’incident se produit au moment où de vives tensions sont palpables, en juillet 2020, entre des gendarmes mobiles et un jeune manifestant violemment frappé qui se plaint, en outre, d’avoir reçu des insultes racistes. Le procureur ouvre une enquête. C’est dire si le contexte est électrique.
Vu la rareté de ce genre d’audience, ce procès est méritoire. Cependant, il n’est pas un espace d’analyse sur la perpétuation du cancer du racisme chez nous. Ce n’est pas le rôle des magistrats. Leur fonction est de rappeler la loi selon laquelle le racisme n’est pas une opinion, mais un délit. Des textes de 1972 et de 1986 sont limpides à ce propos. Nul doute que le tribunal va se montrer lucide.
En attendant qu’il se tienne, ce procès est en soi un paradoxe dans un pays dont les habitants ont intériorisé depuis longtemps le racisme systémique. Il est inattendu, dans une société bâtie sur la prétendue existence de races différentes, dont l’une serait supérieure aux autres.
Ce procès doit être vu comme une invitation lancée par les magistrats à nous inciter à réagir quand nous sommes méprisés et infériorisés sur notre propre terre.
Une femme et son compagnon originaires de France, habitant au Diamant, sont poursuivis pour "injures publiques en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique" et complicité de ce délit. Ils risquent jusqu’à un an de prison et 45 000 euros d'amende.
Tout commence par une querelle de voisinage qui dégénère à l’occasion d’une fête d’anniversaire. Les participants sont trop bruyants, selon certains voisins. Ils filment et diffusent des vidéos sur leur réseau social. Alertée et aussitôt assistée par quelques amis et des voisins plus tolérants, la famille visée proteste. L’altercation se termine par l’exfiltration des imprudents par les gendarmes. Le maire porte plainte. La population de la ville est choquée par la diffusion des appels à la violence lancés par le couple.
La population est choquée par ce flot de haine
De précédents conflits entre voisins n’avaient jamais pris une telle proportion. La cohabitation se passe plutôt bien entre les natifs et les résidents venus de France. L’incident se produit au moment où de vives tensions sont palpables, en juillet 2020, entre des gendarmes mobiles et un jeune manifestant violemment frappé qui se plaint, en outre, d’avoir reçu des insultes racistes. Le procureur ouvre une enquête. C’est dire si le contexte est électrique.
Vu la rareté de ce genre d’audience, ce procès est méritoire. Cependant, il n’est pas un espace d’analyse sur la perpétuation du cancer du racisme chez nous. Ce n’est pas le rôle des magistrats. Leur fonction est de rappeler la loi selon laquelle le racisme n’est pas une opinion, mais un délit. Des textes de 1972 et de 1986 sont limpides à ce propos. Nul doute que le tribunal va se montrer lucide.
Un procès paradoxal à maints égards
En attendant qu’il se tienne, ce procès est en soi un paradoxe dans un pays dont les habitants ont intériorisé depuis longtemps le racisme systémique. Il est inattendu, dans une société bâtie sur la prétendue existence de races différentes, dont l’une serait supérieure aux autres.
Ce procès doit être vu comme une invitation lancée par les magistrats à nous inciter à réagir quand nous sommes méprisés et infériorisés sur notre propre terre.