Le budget de la Collectivité Territoriale de Martinique sera-t-il adopté ? Nous le saurons dans la journée de ce jeudi 25 mars 2021, à l'occasion de la réunion plénière de l’Assemblée de Martinique. Ce document stratégique pourrait recueillir un certain consensus si les élus le veulent.
Le direct :
Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous aurons droit à de vifs échanges sur le vote du projet de budget de la CTM. Les recettes prévues s’élèvent à environ 1,258 milliard d’euros pour financer "la stratégie de refondation de la Martinique", dixit la majorité. Un budget manquant de clarté et d’ambition, selon l’opposition.
Pourtant, la gouvernance de l’institution avance que "la collectivité entend (…) soutenir l’activité économique et accompagner le développement du territoire (…)" en investissant pas moins de 382 millions d’euros, soit plus de 53% d’augmentation par rapport à l’année dernière. Ajoutons que plus de 400 millions d’euros sont destinés aux personnes fragilisées par la crise ou qui vivent dans la précarité.
Refondation ou manque d’ambition ?
Ce qui est notoirement insuffisant, estiment les élus de l’opposition regroupés autour du Parti Progressiste Martiniquais. Il convenait, selon eux, d’augmenter sensiblement le montant de l’emprunt de 170 millions d’euros afin que la collectivité soit plus percutante dans son soutien aux filières de production. La majorité met en exergue le fait que le tiers des dépenses sera affecté au développement économique durable et à la généralisation du numérique.
Ce budget, le dernier avant le renouvellement de la CTM, est aussi un outil utile pour la campagne électorale. Comme dans toutes les collectivités dont le renouvellement est proche, la tentation est forte de subventionner des secteurs économiques ou des activités susceptibles de fournir des retombées positives le jour du vote.
Un budget conséquent aux relents électoralistes ?
Les dirigeants de la CTM ne seraient pas les premiers à tenter de gagner des voix aux élections. Le plan de communication portant sur le bilan des cinq premières années du mandat atteste que la majorité sortante est passée à l’offensive. Ceci dit, de là à trouver dans les documents comptables des éléments de ce saupoudrage pré-électoral habituel, il y a de la coupe aux lèvres.
Les opposants sont trop vigilants pour laisser passer ce genre de dérives éventuelles. D’autant qu’ils sont plus nombreux qu’attendu. En plus de la minorité de la coalition EPMN, il faut compter les deux tendances de la majorité élue en décembre 2015 désormais dissidentes, les amis de Jean-Philippe Nilor et ceux de Yan Monplaisir.
Des tendances ayant des élus au conseil exécutif aussi. C’est dire que le projet de budget a toutes les chances d’être le plus consensuel possible pour être adopté. Nos élus en seront-ils capables ?
Ordre du jour de la plénière du 25 mars 2021