Une année hautement politique sans élection majeure en  Martinique

Une année entière presque vierge d’élections, c’est ce qui nous attend en 2023. Ce qui ne veut pas dire que la politique sera absente de notre quotidien. En tout cas, ceci est à espérer.

Hormis l’élection de nos deux sénateurs en septembre, 2023 sera une année quasiment vierge de tout rendez-vous électoral. Ce qui devrait réjouir les citoyens rassasiés de batailles politiciennes. Ce qui devrait donner l’occasion à nos élus d’accomplir sereinement leur mandat qui leur a été confié par le peuple. Ce qui devrait donner à nos formations politiques l’occasion de se ressourcer, de réactualiser leur doctrine ou d’affiner leur ligne.

Les prochaines échéances sont encore éloignées. Le Parlement européen sera renouvelé en mai 2024. Les conseils municipaux et communautaires le seront en mars 2026. Le président de la République et les députés seront choisis en avril-mai 2027. Et la CTM sera reconduite en mars 2028.Vu ce paysage électoral dégagé, il est souhaitable que la clarification des idéaux soit mise à l’ordre du jour du programme de travail des protagonistes de notre paysage politique. Ainsi, le premier congrès de Péyi’a, trois ans après sa création, aura lieu en début février. A cette occasion, ses militants seraient bien inspirés de préciser le corps de doctrine et les objectifs de leur formation.

Réactualiser les doctrines politiques

"La Martinique d’aujourd’hui pour demain" est le thème du congrès de Péyi’a que ses deux coprésidents, Marcellin Nadeau et Jean-Philippe Nilor, tous deux députés, verraient bien jouer aux avant-postes. Quitte à se confronter à La Martinique ensemble de Catherine Conconne.

La sénatrice sortante, n’a pas encore dévoilé son intention pour briguer, ou pas, un second mandat parlementaire. Quelle que soit sa décision, son équipe et elle-même devront redoubler de pédagogie pour convaincre l’opinion publique que sa doctrine du territorialisme est la mieux à même de nous sortir de l’ornière.

La pédagogie étant l’art de la répétition, nous pouvons parier qu’elle sera usitée au Parti progressiste aussi. Le 65ème anniversaire du PPM, en mars, pourrait être mis à profit pour expliquer à nouveau le contenu de son mot d’ordre historique, l’autonomie pour la nation martiniquaise. Cette idée est-elle en phase avec le moment que nous traversons ? En quoi peut-elle être une voie de progrès ?

Quels horizons entrevoir ?

 Des questions que pourraient se poser aussi les militants du MIM quant à leur ligne. Le 1er juillet, le Mouvement indépendantiste martiniquais fêtera ses 45 ans. Un moment propice pour se relancer après les récents revers électoraux et le retrait d’Alfred Marie-Jeanne. Avec cette interrogation en filigrane, valant pour toutes les forces militant pour l’accession à la souveraineté : est-il trop tard ou trop tôt pour parvenir à l’indépendance nationale ?

L’année pourrait être riche en réflexions, débats et discussions pour peu que nos formations politiques le souhaitent. Ce qui serait d’autant plus salutaire avec en ligne de mire le 65ème anniversaire de la Cinquième République, en octobre.

Les partisans d’une évolution de nos institutions ou d’un changement de statut auront largement de quoi nous proposer de passer à une autre étape de nos relations compliquées avec la France. Même sans élections, ou plutôt pour cette raison, cette année politique promet d’être passionnante.