Le dossier de l'eau, Daniel Chomet le connaît. Le conseiller communautaire à la CACEM et élu municipal de Schœlcher, s’était déjà exprimé à plusieurs reprises sur la gestion de l’eau en Martinique. En avril 2023, il dénonçait un "gaspillage à ciel ouvert qui est écologiquement insoutenable, financièrement inacceptable et politiquement scandaleux".
Un an plus tard en avril 2024, il pointait du doigt les pertes considérables : "Plus de 40% de l'eau potable de la région CACEM est perdue dans le réseau avant d'arriver à nos robinets".
Un engagement pour des solutions face à l'urgence climatique
Interrogé par Grégory Gabourg, Daniel Chomet a affirmé sa détermination tout en appelant à l’humilité face à l’ampleur des attentes.
J’espère faire mieux là où tout sera possible et conserver ce qui mérite de l’être. Il y a de la détermination, car il y a de grandes attentes, de grands chantiers. Mais aussi de l'humilité, car je suis persuadé que les Martiniquais attendent que nos élus s’accordent pour faire d’Odyssi, plus qu’il ne l’était hier, un outil public performant.
Daniel Chomet, président d'Odyssi,au micro de Grégory Gabourg
Concernant les coupures d’eau régulières, notamment à Saint-Joseph, il a insisté sur la nécessité d’une stratégie à long terme, en lien avec le changement climatique.
Je ne crois pas aux zones providentielles ni aux baguettes magiques. Donc il ne s’agit pas non plus de dire que tout va être réglé en une journée. La question des périodes de carême, c’est la question du changement climatique. Les choses s’aggraveront d’ici 2050 avec moitié moins de ressources en rivière, alors que 5 rivières donnent aux Martiniquais presque 90% de l’eau potable que nous buvons. Une des réponses, c’est la diversification des ressources. Nous avons l'eau souterraine et des moyens de collecter une eau qui est beaucoup moins soumise aux aléas climatiques donc je suis partisan que l’on élabore un vaste programme de forage. Une trentaine de puits, suffirait à régler définitivement le problème.
Daniel Chomet, président d'Odyssi
Améliorer les rendements et mobiliser l’État
Daniel Chomet a également rappelé les enjeux techniques et financiers pour renforcer les infrastructures.
Odyssi doit faire mieux qu’elle le faisait auparavant. Ça signifie qu’il faut améliorer les collaborations avec les partenaires financiers et muscler notre maîtrise d’ouvrage parce qu’il y a des moyens importants et des chantiers à lever. Mais aussi, solliciter l’État qui a été défaillant pendant près de 50 ans, puisque les lois sur l’eau ont écarté les outre-mer français de l’accès aux financements pour revoir leur réseau.
Selon lui, la Martinique possède un potentiel considérable.
Nous avons sous terre 3 fois nos besoins en eau. Avec des stratégies concertées entre le Nord, le Centre et le Sud, nous pouvons mieux partager cette ressource essentielle.
Une gestion publique performante comme priorité
Fervent défenseur du service public, Daniel Chomet a réaffirmé sa position face au débat entre gestion publique et privée de l’eau.
Je suis un militant de la cause publique, performante et transparente de l’eau. Cet équilibre doit être trouvé entre performance et conviction. L’eau, c’est la vie, et c’est ce qui fonde ma détermination à dire que nous devons faire unité.
La feuille de route du nouveau président d’Odyssi s’annonce ambitieuse, avec un objectif clair : garantir une gestion durable et équitable de l’eau potable pour tous les Martiniquais.