Plus de 40% de l'eau potable de la région Cacem est perdue dans le réseau avant d'arriver à nos robinets. Ce sont les statistiques établies par l’office de l'eau de Martinique (ODE).
Outre le fait qu'un travail important doit être effectué sur le réseau existant, d'autres points de captages sont inexploités.
Et en cette période de sécheresse et de restrictions d'eau dans les communes du centre, tout gaspillage est source d'incompréhension et d'interrogation.
Daniel Chomet, élu de la Cacem, conseiller municipal de l'opposition à Schœlcher est "victime"de coupure d'eau et ne décolère pas.
Il nous emmène avec une partie de son équipe, à Fond Duclos où selon lui, le forage d'une source déborde à tel point qu'à certains moments, c'est une véritable gerbe d'eau qui se disperse dans la nature.
Cette eau, "dont l'ARS n'autorise pas l'utilisation", une fois traitée pourrait, selon ces élus, assurer avec les sources de Fond Lahaye et de l'Anse Madame, la moitié de la consommation d'eau des habitants de Schoelcher.
Je ne comprends pas que nous n'ayons pas un plan exceptionnel de financement de l'eau potable alors que nous perdons tous les jours 24 000 m3 d'eau, c'est la consommation de Schoelcher, du Lamentin et de Saint Joseph.
Daniel Chometinterrogé par François Marlin
Harmoniser la gestion de l'eau
L'élu fustige aussi l'incohérence de la gestion de l'eau potable entre les trois entités qui la produisent en Martinique. Il qualifie de "racketteurs" certains qui revendent selon lui au prix fort l'eau aux autres producteurs dont la ressource est défaillante. "Cela entraîne par conséquent des tensions sur l'alimentation des clients".
Daniel Chomet plaide comme d'autres élus, pour une concertation de tous les acteurs sur la gestion de la ressource. Un discours qui n'est pas nouveau.
Serge Letchimy, président du comité exécutif de la CTM, souhaite depuis longtemps la mise en place d'une autorité unique de l'eau pour harmoniser la production et le coût du précieux liquide. Il était à Paris la semaine dernière pour défendre entre autres, ce dossier dont l'importance ne fait que grandir au fur et à mesure que la ressource diminue.
En attendant, les faits sont là, c'est le début du carême, les tours d'eaux sont en place, nous perdons près de la moitié de l'eau que nous produisons et chaque Martiniquais consomme 151 litres d'eau par jour.