Le piquet de grève n'a pas bougé au Quai Ouest de Fort-de-France, où ont accosté depuis 9 jours les 7 navettes maritimes assurant la Délégation de Service Publique des transports maritimes en Martinique, entre Fort-de-France et différentes communes de l'île.
Négociations au point mort
Depuis le début du conflit, les 29 grévistes des Vedettes Tropicales se relaient devant les locaux de la société. C'est tout le personnel navigant qui est en grève. Ils attendent "un retour concret" de leur direction répondant à leur plateforme de revendications.
À ce jour (05 mars 2024), "ils ne se sont pas encore assis autour d'une table pour négocier".
Nous constatons l'absence de la direction avec laquelle, nous avons eu que des échanges téléphoniques. Rien de concret et d'officiel. Tout comme les échanges avec Martinique Transport, l'autorité en charge des transports en Martinique.
Daniel Bonheur, Délégué CGTM Vedettes Tropicales
Leur plateforme en dix points n'a pas encore été discutée sereinement depuis le début du conflit selon les salariés. Ces derniers reprochent également au patron des Vedettes de tenir "des propos injurieux, méprisants à leur égard".
De son côté, Charles Conconne, se dit lui aussi victime de propos déplacés de la part des grévistes "qui les font circuler sur les réseaux sociaux". Il estime également avoir déployé "pas mal d'efforts en soldant une prime de fin d'année, sans compensation de Martinique Transport". Il reconnaît avoir entamé sans succès des discussions avec les salariés avant la grève, "pour éviter le conflit".
Aujourd'hui mon contrat se termine le 30 juin, je n'ai pas les moyens de répondre aux attentes des salariés, je n'ai pas reçu d'argent de la Collectivité pour cela.
Charles Conconne, Directeur Général des Vedettes Tropicales
Les usagers pénalisés
Selon Chales Conconne, malgré ce climat tendu, "les choses avancent du côté de Martinique Transport", tout en estimant que certains grévistes "ont été trop pressés de partir en grève".
En attendant, la colère gronde du côté des usagers des navettes, particulièrement ceux qui effectuaient quotidiennement la liaison entre les Trois-Îlets et Fort-de-France. Cette ligne reste la plus fréquentée, avec au moins 500 000 passagers par an.
C'est le cas de Ghislain qui se demande quand le conflit va s'arrêter, alors que ses frais de déplacement augmentent. "La direction de la compagnie va-t-elle rembourser les 120 euros de taxi pour rejoindre les Anses-d’Arlet contre les 29 euros maximum en navette ?"
Les restaurateurs et commerçants de l'Anse-Mitan aux Trois-Îlets enregistrent également une baisse de fréquentation. En cette période de haute saison, c'est autant de touristes du centre-ville qui ne viennent plus dans leur établissement, notamment ceux des bateaux de croisières qui depuis 9 jours manquent à l'appel. Un service minimum n'est pas à l'ordre du jour.