Vénézuéla : Maria Corina Machado, principale opposante du Président Nicolas Maduro, dans une mauvaise passe

La chef de l'opposition María Corina Machado s'exprime lors d'une conférence de presse au Venezuela, le mercredi 20 mars 2024.
Alors que les échéances électorales se rapprochent, la pression s’accentue sur l’opposition. Après avoir été jugée inéligible pour 15 ans par la cour suprême, Corina Machado, principale opposante au Président Maduro, voit ses proches collaborateurs à leur tour inquiétés par la justice, accusés d’un vaste complot de déstabilisation du pays.

Deux opposants au pouvoir ont été interpellés manu militari par les services de renseignement vénézuéliens ces derniers jours. Il s’agit de l’ancienne députée Dignora Hernández et d’Henry Alviarez, deux éminents membres de l’équipe de campagne de Maria Corina Machado.

Ils sont accusés comme 7 de leurs camarades, d’un vaste complot par le procureur de la république et ce ne serait que le début.

Le ministère public a demandé neuf mandats d'arrêt, dont deux ont déjà été exécutés. Les arrestations de Henry Alviarez et Dinorah Hernández ont été rendues effectives. Et des enquêtes sont en cours avec des mandats d'arrêt contre Oswaldo Bracho, Pedro Urruchurtu, Omar Gonzalez Moreno, Humberto Villalobos, Claudia Macero, Fernando Martinez Mótola, Magalli Meda.

Tarek William Saab, procureur général du Vénézuéla

Le procureur se base entre autres sur ce qui est présenté comme les aveux d’Emill Brandt, un membre du parti de Machado déjà arrêté. Il aurait avoué un plan ayant pour finalité de renverser le régime Chaviste et même d’assassiner Nicolas Maduro, avec l’appui de l’ennemi de toujours du pouvoir en place, les Etats-unis.

Corina Machado, qui continue à faire campagne malgré son inéligibilité crie au mensonge et appelle à l’aide la communauté internationale.

"Ce qui se passe ici est réel, c'est du muscle et du sang"

Aujourd'hui, ce que nous faisons, c'est montrer nos visages et montrer nos visages ensemble. Et face à cette aberration d'un régime, qui aurait pu penser que c'était un moment où les gens auraient peur et ne voudraient pas se présenter ici. Et vous y êtes, nous y sommes. De la part de la communauté internationale, nous attendons bien plus que de bons vœux, car ce qui se passe ici est réel, c'est du muscle et du sang. Des familles qui sont en détresse maintenant parce qu'elles ne savent pas où se trouvent leurs proches.

Maria Corina Machado, leader de l'opposition vénézuélienne

Le soutien indéfectible des Etats-unis, de l’Europe et des Nations Unies n’a pas tardé. Tous appellent à la libération immédiate des membres de l'opposition.

À la lumière des premiers résultats de nos enquêtes, la mission a identifié des indices selon lesquels les forces de sécurité du pays continuent de commettre de graves violations des droits de l'homme, explicitement mentionnées dans le mandat de la mission et qui restent impunies. Le ministère public (vénézuélien) continue de fonctionner dans le cadre de la machine répressive du gouvernement, pour donner une apparence de légalité à la persécution des voix critiques.

Marta Valiñas, présidente de la mission d'enquête ONU sur le Vénézuéla

Une banderole avec un message en espagnol : "Pouvoir électoral vénézuélien, vote sûr et fiable garanti" est affichée sur la façade du Conseil électoral national, à Caracas, Venezuela, le jeudi 21 mars 2024. Les électeurs se rendent aux urnes le 28 juillet.

Les candidats ont officiellement jusqu’au lundi 25 mars 2024 pour se présenter à l'élection présidentielle du 28 juillet prochain.

Nicolas Maduro a déjà été choisi par le parti socialiste pour un 3e mandat et on voit mal à ce stade, qui pourrait se mettre en travers de sa route.