Plus d'une personne sur cinq ayant un emploi a été victime de violence et de harcèlement, selon le rapport Prévenir et combattre la violence et le harcèlement dans le monde du travail par des mesures de sécurité et de santé au travail.
Ce problème peut toucher tous les types de lieux de travail et peut également se produire pendant les trajets domicile-travail, les déplacements liés au travail, les événements, les communications numériques, les activités sociales et les bureaux à domicile, signale l'Organisation Internationale du travail (OIT).
Si un salarié est en dehors de ses heures de travail et que son employeur ou collègue l'appelle régulièrement pour le perturber, on parle de harcelement au travail.
Patrick Keravec, consulteur formateur en santé, sécurité, condition de travail au centre de formation Madras
Ce centre de formation a formé environ 600 cadres de sécurité et de santé au travail en 6 ans. Cette qualification obligatoire obtenue par un membre du comité social et économique d'une entreprise permet de détecter et de respecter la législation en vigueur et surtout informer sur les violences et harcèlements de tout type au travail.
S'attaquer aux causes qui mènent à la violence et au harcèlement
Selon l'OIT dans son nouveau rapport, ce cadre de sécurité et de santé au travail s'attaque aux causes profondes de la violence et du harcèlement en traitant les risques sous-jacents tels que l'organisation inadéquate du travail, les facteurs liés à des tâches spécifiques (par exemple, le fait de travailler seul ou d'interagir constamment avec des tiers), et les conditions de travail qui produisent des niveaux de stress élevés qui, à leur tour, conduisent à la violence et au harcèlement.
Ses comportements peuvent arriver par jalousie, envie, vengeance, etc. Le harceleur a une stratégie que l'on apprend au cadre de sécurité et santé au travail à détecter.
Patrick Keravec, consulteur formateur en santé, sécurité, condition de travail au centre de fromation Madras
Les cadres de sécurité et de santé au travail établissent un lien de confiance avec les employeurs et les salariés afin de favoriser le dialogue social sur le lieu de travail et créer des environnements de travail exempts de violence et de harcèlement, indique l'analyse de l'OIT.
Un travail pas toujours évident puisque même dans les pays qui disposent d’un cadre juridique solide sur la violence et le harcèlement au travail ainsi que d’orientations et d’outils complets, les organisations peuvent éprouver des difficultés à utiliser efficacement ces instruments et à concevoir des solutions adaptées à leurs problèmes particuliers en la matière.
25 pays étudiés dans le monde
Parmi les 25 pays étudiés, environ deux tiers de toutes les dispositions juridiques relatives à la violence et au harcèlement au travail sont contenues dans la législation et la réglementation en matière de santé et sécurité au travail (SST), selon l'étude.
Dans les Amériques, en Europe et en Asie centrale, les dispositions relatives à la violence et au harcèlement sont principalement intégrées dans les lois régissant la SST, tandis qu'en Asie-Pacifique et dans les États arabes, l'accent a été mis sur la lutte contre le harcèlement sexuel au moyen de cadres juridiques ciblés.
Au Danemark, il existe des lois spécifiques pour prévenir la violence et le harcèlement, tandis qu'au Salvador, la violence et le harcèlement sont reconnus comme un risque psychosocial.
L'Espagne et la Tunisie disposent de lois générales sur la SST qui pourraient couvrir la violence et le harcèlement, mais seule l'Espagne reconnaît explicitement ce phénomène et fournit des orientations sur sa gestion. Les politiques de la Barbade et du Bangladesh traitent principalement du harcèlement sexuel.