De nombreux témoignages provenant de plusieurs communes font le même constat : depuis quelques temps, les moustiques sont plus nombreux et agressifs.
Les témoins rapportent qu'ils sont très concentrés dans des endroits sombres et qu'ils piquent plus qu'à l'accoutumé. Des personnes vivant sur des mornes, assez venteux, ont également constaté la présence de ces insectes.
Cependant, Manuel Etienne, directeur du centre de démoustication et de recherche entomologique de Martinique (CEDRE) qui est l'opérateur public pour la CTM, affirme le contraire.
En Martinique il y a au moins 23 espèces différentes. Certains se rapprochent de la population et n'hésitent pas à piquer. A l'heure actuelle, sur ce mois de février, nous sommes vraiment dans une situation calme. Les plaintes restent un bon indicateur. En ce moment nous n'avons rien.
Manuel Etienne, directeur du centre de démoustication et de recherche entomologique de Martinique
Cependant, le directeur précise que "les moustiques en Martinique ne sont pas un groupe homogène. Ils agissent comme bon leur semble. Il y a, en fonction de chaque espèce, des gites larvaires et des préférences pour piquer l'homme ou pas".
L'espèce qui pique le plus souvent l'être humain en Martinique est la Culex Quinquefasciatus. Ces moustiques vivent la plupart du temps à proximité des eaux très sales comme les fosses septiques. Les stations d'épuration de l'île sont suivies par les autorités compétentes.
Les appels des particuliers pourraient, d'après Manuel Etienne, être dus à des moustiques plus naturels, vivant dans des mangroves ou dans des eaux saumâtres.
Les gestes pour se protéger varient en fonction de l'espèce. Le moustique Aedes aegypti, vecteur de la dengue, a une bio-écologie qui le fait évoluer dans l'environnement direct de l'homme. Pour lutter contre cette espèce, Il faut éviter les eaux stagnantes, contrôler son environnement pour détruire les gites, se protéger des piqures avec du répulsif ou les raquettes électriques. Pour Culex ou d'autres espèces, il est plus difficile pour l'administré de trouver lui-même le gite. Notre intervention s'avère indispensable.
Manuel Etienne, directeur du centre de démoustication et de recherche entomologique de Martinique
Le spécialiste, estime que seule la raquette électrique et le répulsif ont une véritable efficacité.
"Les moyens de protection comme la citronnelle ou les huiles essentielles ont, au mieux, un effet actif transitoire. Soit cela fonctionne très bien un court moment ou pas du tout" précise le spécialiste.
Pour différencier les deux espèces les plus invasives pour l'homme, il faut regarder le corps des moustiques. L'aedes aegypti a la particularité d'avoir une alternance d'écaille noires et blanches, ce qui donne un aspect un peu zébré ou tigré.
Le Culex est brun clair sans aucune alternance de couleur.
Seules les femelles moustiques piquent afin de nourrir leur progéniture.