Ils sont quatre retraités. Ils ont servi au sein de l’éducation nationale, du corps médical, de la fonction publique et pour l'agriculture. Ils se sont battus pour obtenir le département. Dix ans après, ils font le bilan.
Dhuliadaïni Oussouf Mkadara, Ahmed Boinahery, Abdourahamane Ahamada et Hadurami Bacar sont aujourd'hui retraités. Ils ont vécu tout le combat de Mayotte pour rester dans le giron français. Et ils nous ont livré leur regard sur la départementalisation de Mayotte.
Dhuladaïni Oussouf Mkadara, retraité de l’éducation nationale
Il a longtemps été dans le syndicalisme et bataillé pour que les enseignants mahorais aient les mêmes droits que les autres départements français. Pour lui on n’est loin du compte, mais il y a quand même des avancées. Heureux il est, de voir que Mayotte a un rectorat de plein exercices, mais il faut des infrastructures adaptés.
Ahmed Boinahery 87 ans, infirmier à la retraite
Pour lui qui a exercé à Mayotte, aux Comores mais aussi à Madagascar, tout va bien. En 10 ans de départementalisation, il dit avoir vu quand même des évolutions même si beaucoup reste à faire. En ce qui concerne le domaine médical, il déplore le manque de formation pour ceux qui y travaillent. Selon lui, les agents ne seraient pas formés sur l’accueil des patients. Or pour lui, c’est l’une des choses essentielles dans le domaine médical.
En ce qui concerne le domaine social il souhaiterait que les CCAS ne soient pas gérés par les élus car ils font du favoritisme.
Abdourahamane Ahamada 78 ans retraité de la fonction publique et agriculture
Il dit être satisfait du combat qu’on mené nos aîné et que eux ont poursuivi.
Il est satisfait du statut de la départementalisation de Mayotte mais il est mécontent de ce qu’il y a dedans. « Il n’y a rien » selon, « c’est une coquille vide ». Et si en 10 ans cette coquille reste encore vide c’est à cause des leaders politique de Mayotte qui ne parleraient pas d’une seule et même voix. Chacun pense à ses intérêts personnels.
Du côté de l’agriculture, d’après lui tout reste à faire et à développer.
Hadurami Bacar, président de la fédération mahoraise des associations des personnes âgées et des retraités (FMAPAR)
Pour lui les retraités et les personnes âgées sont les oubliés du 101ème département français. Et pourtant ce sont eux qui ont mené le combat de Mayotte française.
Le département a reçu des millions d’euros pour le social, mais cet argent les personnes âgées et les retraités n’en n’ont pas bénéficié. Aucune maison de retraite n’a été construite, aucune action pour sortir les personnes âgées de leur isolement, nombreux sont ceux qui vivent dans la précarité. Oui il y a eu des PMI qui ont été construites mais qui profite de ces PMI ? Ce sont ceux qui nous ont envahi, les clandestins.
Il souhaiterait pour les années à venir que l’on s’occupe d’avantage des retraités et des personnes âgées comme à la Réunion.