Les journalistes de la rédaction de « Mayotte Hebdo » et de « Flash Infos » (Groupe Somapresse) ont poursuivi jeudi la grève illimitée déclenchée mercredi matin pour protester contre une procédure de licenciement économique annoncée par leur direction.
Les journalistes de la rédaction de " Mayotte Hebdo " et de " Flash Infos " du groupe Somapresse ont poursuivi jeudi une grève illimitée déclenchée mercredi matin pour protester contre une procédure de licenciement économique annoncée par leur direction.
Mohamed El Mounir dit Soldat, Directeur de la rédaction , a indiqué jeudi qu' aucun accord n' a été trouvé entre la direction et les grévistes.
Les journalistes en grève ont affiché depuis mercredi devant le siège du journal des pancartes sur lesquelles on peut lire lire l’essentiel de leurs revendications :
Non au licenciement abusif
Non à la baisse des salaires
Pour le respect de la procédure de licenciement économique…
« Notre entreprise est en procédure de licenciement économique. On nous a proposé de baisser les salaires mais nous avons refusé. Nous demandons que cette procédure prenne en compte notamment les départs volontaires. Nous tenons à ce que la direction tienne également compte de notre refus de la baisse des salaires… Aujourd’hui, il y a des collègues qui ont eu un entretien préalable au licenciement économique, on aurait souhaité que cette étape là soit vraiment la dernière. Nous souhaitons convaincre la direction à reprendre cette procédure dans l’ordre. », a expliqué Faid Souhaili, rédacteur en chef, délégué du personnel et porte – parole des grévistes.
Les grévistes n’excluent pas de placer leur mouvement sur un terrain juridique. Ils contestent aussi le licenciement d’un journaliste de la rédaction, licenciement qu’ils jugent abusif.
Laurent Canavate, directeur de la publication, explique, pour sa part, que le licenciement du journaliste en question n’a rien d’abusif et n’a aucun lien avec la procédure de licenciement économique en cours.
« Ce journaliste a été licencié pour faute grave et manquements répétés à ses obligations professionnelles. En charge du quotidien en ligne « Flash Infos », ce journaliste ne respectait pas les délais de diffusion du journal malgré les multiples avertissements. Depuis le 1er janvier, à 50 reprises, il a envoyé le « Flash Infos » aux abonnés en retard après 8 heures du matin au lieu du délai réglementaire avant 7 heures », a précisé Laurent Canavate.
Le directeur de publication indique d’autre part que les 6 journalistes en grève ne sont pas concernés par la procédure de licenciement économique.
« Nous avons eu des réunions d’explications avec le délégué du personnel, nous avons proposé une baisse de salaire de 20% pour six mois , on a choisi des critères pour limiter au maximum les licenciements, on s’est mis d’accord avec l’équipe sur deux licenciements.... pourquoi cette grève ? », s’interroge Laurent Canavate.
Il a expliqué l’origine des difficultés financières actuelles du journal. Au 1 er janvier 2013, il y eu une modification des tarifs des annonces légales qui ont été diminuées de 55%.
« Cela représentait 150.000euros de recettes en moins pour 2013 et donc ça a nécessité une reprise en mains et c’est comme ça qu’on a engagé la procédure de licenciement économique. La nouvelle grille des tarifs place Mayotte au plus bas tarif sans prendre en compte le coût très cher de la vie sur le territoire et les frais d’impression très élevés », a ajouté Laurent Canavate.
En fin de journée mercredi , Faid Souhaili, délégué du personnel et porte – parole a indiqué que les journalistes de la rédaction de Mayotte Hebdo et Flash info poursuivent leur grève jusqu’à nouvel ordre suite à une rencontre infructueuse avec le directeur de la SOMAPRESSE.
« Nous restons bien entendu toujours ouverts au dialogue avec la direction dans le but de mettre fin à notre mouvement au plus tôt. » a- t-il précisé.
Emmanuel Tusevo , Grand reporter France Télévisions Mayotte 1ère , Correspondant AFP