La table ronde sur le dialogue social initié par le MEDEF Mayotte a abouti aujourd'hui lundi à une série d’accord pour la prévention des conflits sociaux dans l’île. A l' ordre du jour : l’application du code de travail national et des conventions collectives à Mayotte.
Application du code de travail national
Les syndicats patronaux (MEDEF et FMBTP) et les syndicats des salariés (CFE CGC, UNSA, CFDT) présents à cette rencontre ont examiné en priorité la question de l’application du code de travail national et des conventions collectives à Mayotte.Cette revendication est à la source des conflits sociaux qui se multiplient dans le 101 e département. Les salariés Mahorais n’admettent pas que l’Etat et le patronat tergiversent sur ce point alors qu'on leur a dit pendant des années d’attendre la départementalisation devenue effective depuis le 31 mars 2011.
Les parties en présence à la table ronde de ce lundi se sont mis d’accords sur une application progressive du code du travail national et des conventions collectives de façon progressive avec un accompagnement de l’Etat pour les deux parties sur les conséquences financières de cette mesure.
" En gros, nous sommes d’accords qu’on applique dès à présent ce qui peut l’être mais que l’Etat accorde des compensations financières aux uns et aux autres pour que ce soit applicable", a précisé Thierry Galarme, président du MEDEF Mayotte.
Les syndicats patronaux et des salariés demandent à ce sujet à l’Etat son calendrier de transposition du code de travail national à Mayotte.
Ils ont également décidé de faire de cette table ronde un rendez-vous trimestriel régulier de 2015 à 2018 entre les partenaires sociaux.
Commission paritaire locale de suivi
Une commission paritaire locale de suivi est prévue aussi dans ces accords. Il sera chargé d’examiner tous les sujets concernant les salariés ou le patronat.
« Il est essentiel d’anticiper les conflits et de trouver des solutions pour éviter qu’on en arrive aux grèves. », a souligné Djoumoi , représentant de la CFE CGC.
Les deux parties ont mis enfin un accent particulier sur la formation des représentants des salariés et des employeurs.
« L’ignorance des dispositions des lois sont souvent sources d’incompréhensions de part et d’autre (patronat et syndicats), la formation est indispensable pour contribuer à harmoniser les rapports entre les partenaires sociaux. », a ajouté Ousseni BALAHACHI, Secrétaire Général de l’ UI CFDT Mayotte.
Le MEDEF et La CFE CGC ont déjà signé ces accords. La FMBTP, syndicat patronal signera sans problème. Son président avait dû quitter la table ronde avant la fin des travaux pour d'autres urgences.
La CFDT et L'UNSA conditionnent leur signature du document à l’obtention d’un engagement d’arrêt des poursuites à
l’encontre des délégués des salariés.
La CFDT réclame aussi un processus accéléré qui ne ramène pas la résolution des difficultés des travailleurs Mahorais aux calendes grecques comme cela s’est trop fait jusqu’ aujourd’hui, selon Ousseni BALAHACHI.
5 délégués syndicaux FO de la SODIFRAM avaient été licenciés avec l’accord de la Dieccte suite à une grève dans cette entreprise de grande distribution.
4 autres délégués du personnel de la Colas sont sous le coup d'une menace de licenciement suite également à une grève.
Thierry Galarme a déclaré à ce sujet que le MEDEF ne peut pas s’ingérer dans les affaires internes des entreprises (adhérentes ou non au MEDEF) mais il a promis de transmettre le message des syndicats et de plaider pour que des solutions amiables puissent être recherchées.
Le président du MEDEF Mayotte a surtout souligné le succès du dialogue social direct « patronat – syndicats des salariés » d'aujourd'hui sans la présence de l’Etat contrairement au conflit contre la vie chère en 2011 où il a fallu attendre 44 jours de grève dure avant de commencer à négocier.
EMMANUEL TUSEVO
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