En fin de compte, nous sommes combien ?

Le rapport de la cour de comptes est dans l’ensemble bien accueilli par la classe politique de Mayotte. Elle  y voit une confirmation de ce qu’elle dit depuis des années, notamment dans son volet traitant de la démographie.
Jusqu’à la parution ce rapport, il était difficile d’évoquer le poids de la population étrangère dans le développement de l’île pour un homme politique de Mayotte.Le sujet est sensible et éminemment politique puisque « stigmatisant » pour une grande partie des habitants de cette île.
Or, la cour de compte prévient : « Ce phénomène, unique en France, constitue indéniablement l’enjeu majeur de l’île, dans la mesure où il irrigue l’ensemble des autres défis, qu’il s’agisse du développement économique, de l’accès à l’éducation, ou encore de l’alignement progressif des prestations sociales. »
 
Et là où, les politiques de tous bords auraient été frileux de peur d’être accusés de faire des statistiques ethniques, la cour des comptes précise : « Mayotte est le département où la part de la population étrangère est la plus importante (40 %, contre 35,5 % en Guyane). Environ 95 % des étrangers sont des Comoriens et près de 4 étrangers sur 10 sont des mineurs, nés à Mayotte, qui pourront ainsi accéder à la nationalité française à leur majorité. Aux étrangers recensés par l’INSEE (84 600), s’ajoutent également de nombreux clandestins qui ne seraient pas comptabilisés : ils pourraient être plusieurs dizaines de milliers. »
 

Ce chiffre de 40% est d’ailleurs remis en cause par une grande partie des élus et part la population qui affirment que les personnes en situation régulière à Mayotte sont désormais minoritaires.
L’INSEE est souvent accusé de  sous-estimer la part des clandestins dans la population mahoraise, mais comment pourrait-il être précis dans le recensement d’individus qui vivent cachés ?