Ce sont 1 763 élèves qui doivent trouver une solution après avoir raté le baccalauréat. L’option du redoublement n’est malheureusement pas possible pour tous les élèves de l’île, due au manque de place au sein des établissements mahorais. Leur déception est immense mais l’heure est, à présent, aux solutions.
Binti Ali Halima a de la chance ! Elle va pouvoir faire sa rentrée en août au sein lycée de Kahani - le même lycée dans lequel elle a effectué sa dernière Terminale. Cette élève assidue a raté de peu le précieux sésame mais espère bien l’obtenir l’année prochaine, après son redoublement : « Pour le moment, je ne suis pas découragée, je garde toujours espoir pour l’année prochaine, je le repasse et j’aurai le bac en espérant que je vais changer de spécialité parce que j’ai une spécialité qui me pénalise – j’essaie de la changer pour la remplacer avec EPS. »
Mais tous n’ont pas eu la chance de Binti. Ses amies se sont vues refuser leur redoublement dans leur lycée. Elles se retrouvent pour le moment sans solution et font le tour des lycées de l’île pour tenter d’obtenir une place. Un parcours du combattant car les places se font rares.
On était à Kahani, on nous a refusées et là on nous a dit de ramener nos dossiers mais ça peut qu’on ne soit pas acceptées parce qu’ils ne prennent que 20 personnes du coup on ne sait pas.
« Je pense qu’on les a mal préparés pour l’enseignement supérieur »
Bruno Dezile, syndicaliste CGT Educ'action critique le gouvernement et les différentes réformes prises ces dernières années qui ont mené à cette situation : « Je pense que ce n’est pas cette jeunesse qui devrait être recalée mais plutôt les réformes Blanquer et Pap Ndiaye qui devraient être recalées. Déjà pour ceux qui ont eu le bac, je pense qu’on les a mal préparés pour l’enseignement supérieur ».
D’après le syndicaliste, ces élèves ont peu d’options mais le redoublement doit rester la première solution : « Bah là c’est assez compliqué. Moi je leur conseille de se présenter devant les établissements afin de pouvoir se réinscrire et essayer de redoubler pour passer le bac, parce que ce qu’il faut savoir c’est que ces jeunes ils ont besoin d’un certain nombre de compétences, ils ont besoin de connaissances générales, d’un certain nombre de fondamentaux ».
Et si le redoublement n’est pas possible pour tous, des formations professionnalisantes et des Diplômes d’État (DE) sont accessibles sans baccalauréat. La mobilité reste la dernière option envisageable ; certains élèves optent pour un redoublement en métropole ou dans d’autres territoires d’outre-mer. Un panel de solutions existe donc pour l’ensemble des étudiants.