À Bandrélé la mairie fait de la place pour les morts

Ce samedi matin, les pelleteuses finissent les terrassements dans les deux cimetières de Bandrélé. 
Les anciennes tombes ont bel et bien disparu laissant apparaître un triste amas de gravats sur le bas-côté. Moinabbe qui a enterré son frère il y a quelques semaines ne cache pas sa colère. Même si elle comprend le caractère urgent de la situation. 

"Avant on savait que mon père est enterré ici. La-bàs c'est ma mère et mon grand père. 9 jours après avoir enterré mon frère tout a été rasé. J'ai paniqué quand je suis revenu sur les lieux. Je me suis demandé où est-ce que on a déplacé le corps de mon frère. J'ai pleuré et j'en pleure encore à chaque fois que je pense à lui. Mais on n'a pas le choix."

Une habitante de Bandrélé

Dans la commune, Il n'est pas rare de mettre deux corps côte à côte dans un même emplacement faute de place dans les cimetières. Mais désormais, la situation devient intolérable pour la communauté musulmane. En effet, cela est interdit par la religion sauf cas de force majeure.
Pour la municipalité, cette solution d'urgence s'imposait.   

Désormais, une plaque funéraire en bois sera érigée devant chaque nouveau tombeau.
Elle  comportera le nom les dates de naissance et de décès de chaque défunt. C'est une nouveauté. Jusqu'à ce que le cimetière soit de nouveau saturé.