C’est un scoop qui n’en est pas vraiment un. L’affaire sortie par Médiapart date de 2015.
À l’époque l’affaire Cahuzac fait grand bruit. La Haute autorité pour la transparence de la vie publique, oblige les parlementaires à déclarer l’identité de leurs assistants pour éviter les emplois fictifs familiaux. Selon Médiapart, la femme de Joël Guerriau aurait démissionné la veille de la publication des premières déclarations d’intérêts pour se faire embaucher dès le lendemain par l’ex-sénateur Thani Mohamed Soilihi.
Un échange de collaborateurs « tout à fait légal »
« J'ai rencontré Joël Guerriau au Sénat, car il est vice-président de la commission d'outre-mer. Nous avons sympathisé et il m'a dit qu'il pouvait me faire profiter de l'expérience de sa collaboratrice, qui est aussi son épouse, sur des questions de droits européens. Nous avons donc effectué cet échange tout à fait légal. Mme Guerriau a été payée 1 195 €, soit beaucoup moins que quand elle travaillait pour le sénateur Guerriau. » Ces propos du natif de Mayotte sont rapportés par Ouest France.
A l’époque, le sénateur affirme que son collaborateur mahorais a participé à tous ses travaux sur les questions ultramarines, « pour un salaire de 900 € ».
Une affaire de viol présumé et une nomination
Le dossier n’est ne semble-t-il pas allé plus loin à ce moment-là. Alors pourquoi cette affaire ressort à nouveau ? Parce que le sénateur Joël Guerriau est à l’origine d’une affaire beaucoup plus grave.
Celui-ci est soupçonné d’avoir drogué une députée et de l’avoir agressée sexuellement en Novembre 2023. Hier il a annoncé qu’il se mettait en retrait de ses fonctions.
En plein procès des viols de Mazan, dans lequel une épouse droguée par son mari a subi des années de viols, ce dossier suscite énormément d’indignation. Il aura suffi qu’un journaliste fouille dans le passé du sénateur Guerriau pour voir ressortir le nom de Thani Mohamed Soilihi.
De son côté l’ancien sénateur mahorais est désormais secrétaire d’Etat, ce qui implique que ses moindres faits et gestes seront scrutés à la loupe. Tout comme chaque prise de parole publique. Un exercice périlleux que le natif de Sada devra apprendre à maîtriser pour conserver ses fonctions.