Afrique du Sud : la réconciliation par le rugby

Les Springboks
Ce lundi est déclaré jour férié en Afrique du Sud après la victoire de l’équipe nationale des Springboks en finale de la coupe du monde de Rugby, 12 à 11 devant la Nouvelle Zélande. Au-delà de l’exploit sportif, ce triomphe revêt une dimension politique majeure pour la « nation arc-en-ciel »

« Ceux qui ne sont pas Sud-africains ne peuvent pas comprendre ce que cette victoire signifie pour notre pays », ce sont les premiers mots du capitaine des Springboks après la remise de la coupe samedi soir au stade de France… « cela montre que si on travaille ensemble, tout est possible, dans le sport, dans les champs comme dans les bureaux » poursuit Siya Kolisi.

Siya Kolisi est le premier capitaine noir de l’équipe sud-africaine. Héritage de l’apartheid, le rugby a longtemps été considéré un sport de Blancs ; il l’est encore dans l’esprit de nombreux sud-africains. Il a fallu instaurer des quotas de joueurs noirs pour que l’équipe soit représentative du pays.

Quand l’Afrique du Sud a remporté sa première coupe du monde en 1995, il n’y avait qu’un seul Noir dans la sélection. Nelson Mandela venait d’être élu président. Il avait enfilé le maillot des Springboks comme un geste de réconciliation.

Le problème ne se pose pas dans le football. Dans l’équipe des Bafana-Bafana, il n’y a souvent qu’un seul Blanc : un sur onze, c’est représentatif de la démographie sud-africaine.

Cette quatrième victoire d’une équipe désormais multiraciale est de bon augure dans ce pays encore divisé, près de trente ans après la fin de l’apartheid.