C’est l’histoire d’un passeport de service établi en juin 2023 pour le compte du directeur de cabinet du gouverneur de la banque centrale. Sauf que le poste n’existe pas, selon une source sécuritaire.
Il s’agit là du dernier scandale qui secoue le Ministère des Affaires Étrangères. Un trafic de passeports de service. Curieusement, depuis l’éclatement de l’affaire, ce ministère en question, l’Intérieur, le parquet se sont murés dans le silence.
Tout au plus sait-on que deux agents du ministère des affaires étrangères ont été arrêtés la semaine dernière. Les 2 mis en cause n’auraient pas reconnu les faits. L’un d’eux se rendrait au travail tous les jours.
Interrogé, le secrétaire général du ministère des affaires étrangères, qui jure que sa signature a été usurpée et le cachet du ministère utilisé à son insu selon des sources proches, a répondu ceci : « en ma qualité d'Administrateur du ministère, j’attends les conclusions de l'enquête avant toute réaction afin d'éviter d'interférer dans le processus en cours ». Toutes les demandes de passeports de service et diplomatiques passent par le SG.
L’alerte de ce trafic proviendrait du Quai d’Orsay. Certains avancent le nombre de 10 passeports établis frauduleusement en quelques mois. Pour ce faire, des postes fictifs sont créés comme celui du directeur de cabinet du patron de la banque centrale. Le client payait entre 500 et 1500 euros le passeport de service, assure une source autorisée. À l’obtention d’un visa Schengen, le même client débourse jusqu’à 7000 euros.
Un interlocuteur affirme qu’à l’ambassade de France de Moroni, le délai de traitement de visa pour le document de voyage incriminé, s’est allongé. Et qu’il y a plus de refus que de visas accordés.