Le gouvernement d'Azali Assoumani avait prévenu "aucune manifestation ne sera tolérée, nous ne les laisserons pas être en colère". Deux jours après l'élection du président sortant pour un troisième mandat consécutif, un jeune homme de 21 ans a perdu la vie, alors qu'il participait aux affrontements entre forces de l'ordre et manifestants.
"Probablement par balle" annonce le Dr Djabir Ibrahim chef des urgences de l'hôpital El-Maarouf. Il explique que la journée de mercredi une vingtaine d'opposants ont été admis. Ce jeudi, le médecin déplore une dizaine de patients, dont 6 personnes blessées par balle.
Depuis hier, ceux qui dénoncent une élection volée ont érigé des barrages de fortune en Grande Comore, barrages souvent en feux. À Moroni le domicile du ministre des transports Bianrifi Tarmidi a été incendié, tout comme les véhicules se trouvant dans l'enceinte du ministère de l'aménagement et de l’équipement. Même sort pour un entrepôt de stock de riz appartenant à une société d'Etat. Autre dégât, une agence de Comores Telecom a été vandalisée.
Face à cette situation, le ministre de l'intérieur a instauré un couvre-feu de 19h à 6h à Moroni, de 22h à 6h du matin dans tout le reste du territoire national.
En 2019, l'élection du colonel Azali était déjà contestée et entachée d'irrégularités. Le soulèvement de la population avait coûté la vie à trois personnes.