Après le démantèlement du camp du stade de Cavani, les migrants campent toujours dans le quartier

Des migrants campent désormais dans les rues autour du stade de Cavani
Le démantèlement du camp du stade de Cavani n'a pas résolu le problème de l'immigration clandestine à Mayotte. De nombreux migrants se sont désormais installés dans les rues autour du stade.

Quelques jours après le démantèlement complet du camp de Cavani, les migrants sont toujours aussi nombreux dans les rues du quartier, près du stade. Une famille s'est notamment installée devant le local commercial de Nemati Toumbou Dani. "Allez où vous voulez, mais pas là ! Ce n'est pas un endroit décent, vous ne pouvez pas habiter là", lance-t-elle. Selon cette commerçante : "il faudrait que l'État prenne en compte leur situation, j'ai des travaux de rénovation à effectuer et je ne peux pas accéder à mon local. Ils mangent là, ils font leurs besoins, c'est indécent."

Un local commercial dont l'entrée est occupée par des migrants somaliens

La plupart brandissent des attestations de demande d'asile. "On n'a pas de maison, le gouvernement a ramené des gens qui donnent des hébergements, mais ils ont dit qu'il n'y avait plus de maison, elles sont pleines et qu'il fallait vivre ici", explique un migrant somalien. "La vie à Mayotte est difficile pour nous, nous n'avons pas de maison, d'eau potable, ce n'est pas une vie ici. Mais on ne peut pas rentrer dans notre pays, car il y a les terroristes, les Chabab." Un autre demandeur d'asile congolais abonde : "Nous n'avons pas d'autre choix, il y a la pluie, le soleil, on est obligé de chercher un endroit où s'abriter."

La foire du ramadan retardée

"Je trouve ça indécent qu'on puisse laisser des gens comme ça livrés à eux-mêmes", estime Sophie Mazin, la responsable de la pharmacie du Baobab. "Ils sont sans toilettes, ne serait-ce que pour l'hygiène générale, pour nous tous." Une situation qui exacerbe les tensions alors qu'une foire du ramadan aurait dû débuter dès ce lundi et durer jusqu'au 9 avril sur le parking du stade. "On leur a demandé de se pousser un peu pour qu'on puisse mettre les stands et ils ne veulent pas, ils cherchent les problèmes", juge une exposante.