Assani Mari, forgeron : une vie, un métier

C’est à Bouéni dans le sud de l’île, que cet artisan forgeron depuis l’âge de 19 ans exerce son activité. Plusieurs objets sont fabriqués dans son atelier, dont le chombo. Cet outil utilisé au quotidien pour diverses tâches par tous les mahorais. Un objet qui risque de disparaître avec le métier.
Dans son atelier enraciné dans la nature, un bruit strident retenti ; Celui du marteau en contact avec le métal. Assani Mari forgeron depuis l’âge de,19 ans continue encore de manier le marteau et de frapper le métal avec rigueur et habileté.
Âgé de 56 ans, ce père de dix enfants a construit toute sa vie autour de cet outil : « le chombo ».
A partir d’objets recyclés, cet artisan arrive à créer cet outil utile, connu de tous les mahorais.
 

Je ramasse de la ferraille issue de carcasse de voitures. La première étape c’est la  découpe  en plusieurs morceaux puis je les mets au feu et j’obtiens ce métal rouge que je peux peaufiner et après cela va ressembler petit à petit au chombo, c’est une technique qui demande beaucoup de patience.

Assani Mari

 
Après plusieurs heures, parfois de jours de confection, le chombo sera utilisé dans divers domaine notamment dans le défrichage de champs mais aussi dans le domaine de la boucherie. La renommée d’Assani Mari, s’est étendu par-delà les frontières bordant les communes du sud.
 

Les Va et Viens ne manquent  pas dans mon atelier ! Et je ne suis jamais inquiet du résultat que ce soit des touristes ou autres visiteurs j’arrive toujours à m’en sortir. La confection d’un chombo prend trois heures, le prix unitaire varie entre 20 et 40 euros, en fonction du volume du produit. 

Assani Mari


Un métier en voie de disparition

 
Surnommé Talé, ce forgeron reste l’un des derniers à exercer ce métier. Un métier difficile où la patience est fortement recommandée. Aujourd’hui, très peu de jeunes prennent cette voie-là. Assani Mari, peut compter sur son entourage pour l’aider à persévérer.
Florida Mari, sa fille analyse et apprécie les gestes de son père depuis le jeune âge, elle espère qu’un jour quelqu’un d’autre assurera la relève.
 

Je penses que c’est un bon métier mais difficile à exercer. Moi ça ne me dérange pas qu’il exerce ce métier de forgeron. Et ça lui permet de gagner quelque chose même si ce n’est pas grand-chose. Mais au moins il a une occupation, il peut gagner quelques sous et s’occuper de sa famille mais ça ne me gênera pas qu’il trouve quelqu’un d’autres pour lui succéder. 

Florida Mari, fille d'Assani Mari


Pleine de bonne volonté, la jeune fille ajoute: 
 

et il faut un successeur parce que je ne veux pas que ce métier soit en voie de disparition. Pour moi c’est un vrai patrimoine à préserver notamment pour les générations futures.

Florida Mari

 
Véritable icône de la vie artisanale locale, Assani Mari a consacré sa vie à préserver ce patrimoine local. Son souhait est de voir la nouvelle génération prendre le flambeau.

 
©Mayotte la 1ère