"C'est un record", 18 bus scolaires caillassés et trois élèves blessés ce mercredi matin

Un bus scolaire a été caillassé au niveau de Majicavo ce vendredi matin (illustration)
18 bus scolaires ont été caillassés ce mercredi matin à Majicavo, Vahibé et surtout à Tsoundzou. Trois élèves ont été blessés. Il s'agit d'un record selon le réseau Transdev. Depuis le 19 mars, 17 élèves ont été blessés lors de caillassages.

18 bus scolaires ont été caillassés ce mercredi 10 avril entre 4h30 et 8h, selon le réseau de transport scolaire Transdev. Dans le détail, 14 bus ont été caillassés à Tsoundzou, trois à Vahibé et un à Majicavo Dubaï. Trois élèves ont été blessés, dont une adolescente de 15 ans, blessée à l'oeil à Majicavo selon la gendarmerie. Deux patrouilles ont été engagées dans le secteur, tandis que le bus a poursuivi sa route jusqu'à Kawéni. A Tsoundzou, la police confirme que de nombreux bus ont été caillassés "certainement en représaille à l'opération de police menée la veille." 

"C'est un chiffre exceptionnel, c'est un record depuis le mois de décembre où nous avions eu 17 caillassages", précise Transdev. "Après les barrages, on est entré dans le mois du ramadan, il y a eu une petite accalmie", raconte Boinadi Madi, le directeur de Transport du nord, l'un des six transporteurs du groupement Ouvoimoja. "Depuis quelque temps, on voit une reprise des caillassages." Depuis le 19 mars, 35 vitres brisées et 17 élèves ont été blessés. Ce chiffre englobe à la fois les blessures et les malaises.

"On est désespérés"

"Le 8 avril notamment, au collège de Kwalé, il y a eu deux attaques, avec cinq vitres brisées et cinq blessés," poursuit le transporteur. "Les élèves sont traumatisées, les chauffeurs aussi, c'est grave." Alors que l'opération Wuambushu 2 se profile dans les semaines à venir, le professionnel ne cache pas son inquiétude : "on ne sait pas ce qu'on va nous proposer, mais on est désespérés. On voit tous les jours les gendarmes sur les routes, mais on a l'impression que les voyous sont au-dessus de tout."

Au-delà de l'impact psychologique, ces violences ont aussi un impact économique avec des coûts importants pour immobiliser les véhicules et remplacer les vitres brisées. Lors de son déplacement à Mayotte en décembre, la Première ministre Elisabeth Borne avait annoncé un plan de soutien pour la sécurisation des bus scolaires, en les équipant de vitres plus résistantes, en polycarbonate comme pour les véhicules de police. Des appels d’offres ont été lancés par le département, le projet devrait voir le jour d'ici la fin de l'année.