C'est loin des objectifs et des micros des médias que l'assemblée générale des Forces vives a débuté , à Tsararano, ce vendredi à 14 heures. Mais même si les journalistes n'étaient pas autorisés à assister aux échanges, on peut dire que les discussions ont été particulièrement houleuses.
Après plus de quatre heures de négociations, un consensus se serait finalement dégagé péniblement même si la centaine de personnes rassemblées au marché couvert s'est quittée dans une atmosphère confuse.
Mais Badirou Abdou, l'un des porte-paroles du mouvement, a bien annoncé une sorte de "pause". "La population va pouvoir circuler à nouveau, les barrages seront mis de côté", a-t-il déclaré au micro de notre journaliste Yasmine Djaffar.
Regardez l'interview de Badirou Abdou sur Mayotte la 1ère :
les barrages levées temporairement
L'état d'urgence sécuritaire à nouveau sur le tapis
Une suspension du mouvement "le temps de laisser les élus aller négocier avec le Gouvernement". Négocier quoi ? La fameuse revendication de "l'état d'urgence sécuritaire" qui ne semblait pourtant plus à l'ordre du jour depuis hier. Les élus mahorais sont attendus lundi à Paris.
L'argument avancé parmi les Mahorais qui sont mobilisés sur les barrages depuis bientôt un mois, c'est qu'à la levée des blocages, rien ne leur assure que les violences et autres actes de délinquance cesseront.
Les barrages seront-ils levés partout ?
Sentiments confus, donc, dans les rangs des référents venus des quatre coins de l'île.
Si certains estiment s'être mobilisés pour rien, alors qu'une poignée d'autres étaient bien d'accord pour lever les barrages, de nombreux autres barragistes ont fait savoir ce soir qu'ils ne comptaient pas lever le camp...
Une "base" qui attend une confirmation
À Ngwezi, certains manifestants assurent par exemple ce vendredi soir que le barrage serait maintenu "tant qu'il y'aura pas l'état d'urgence à Mayotte".
À Combani Somaco, le barrage était bien levé ce soir comme a pu le constater l'un de nos journalistes.
À Petite-Terre, le chef du barrage attendait encore des nouvelles de Tsararano à 19 heures. "Pour ma part, j'aimerais bien lever le barrage mais j'attends la décision du staff", confiait-il.
Une revendication pas si nouvelle
Cette revendication de l'état d'urgence sécuritaire avait été "ajoutée" par les Forces vives après la réception "tardive" du courrier du ministre de Gérald Darmanin, mercredi 14 février pendant le congrès de Petite-Terre.
Mais certains observateurs de cette crise répondent que Ben Issa Ousseni, le président du Conseil départemental, avait déjà formulé cette demande lors de la venue d'Elisabeth Borne à Mayotte.