Des barges plus sûres

Le STM, service départemental qui assure la liaison maritime entre Mamoudzou et Dzaoudzi met sa flottille aux normes de sécurité.
Il s’agit d’une obligation réglementaire. Les travaux ont commencé ce jeudi 9 mars avec son fleuron « le Polé »,  qui a été livré équipé d’un nouveau système audio et vidéo ; à l’instar de ce qui se fait dans les compagnies aériennes pour informer les passagers sur les mesures de sécurité à respecter pendant les traversées :
Brassières de sauvetage, moyens d’évacuation, consignes par rapport aux véhicules, bref, des mesures de sécurité pour que les passagers soient informés de la conduite à suivre en cas de problèmes. « On a des caméras de surveillance effectivement qui sont sur le pont et dans la machine en cas d’incendie ou d’anomalie à la machine… Comme ça de la passerelle on peut vérifier tout ce qui se passe tout autour du navire… des moyens qui sont en place et qui sont obligatoires réglementairement… C’est-à-dire que petit-à-petit on va équiper tous nos bateaux qui peuvent l’être du système d’annonce vidéo et audio pendant que la Nahouda, la Karani qui va arriver bien sûr sera équipé » selon Chaufetot, directeur d’exploitation au service des transports maritimes.
A terme, l’idée sera d’avoir une installation équivalente dans les gares maritimes…
Pour l’heure, les passagers sont invités à respecter scrupuleusement les consignes à bord des différents navires du STM…   
 

Le service de transport maritime de Mayotte est réputé être le premier en matière de transport de passagers en France. Créé en 1977, le STM est une institution incontournable. Sa flotte a bien évidement évolué et elle s’est modernisée.
 
La barge sont considérée comme étant un véritable cordon ombilical entre Grande-Terre et la Petite-Terre. Une situation de moins en moins vraie puisqu’elle date d’une époque où pratiquement tous les services  publics été réunis à Dzaoudzi.
Mais les barges et leurs rotations restent des emblèmes de Mayotte au même titre que le maki, la tortue et le sel de Bandrélé.
Un verbe est venu consacrer le fait de prendre la barge, c’est le verbe « barger », qui est du premier groupe et se conjugue à tous les temps.
La barge a inspiré des artistes comme le rasta Bob Dahilou qui demandait dans une de ses chansons, que les rotations entre Dzaoudzi et Mamoudzou, soient maintenues tout au long de la journée.
Elle est parfois critiquée à cause de quelques retards, mais elle n’en fait pas plus que les trains de la SNCF.
Après les peanuts, les Kalboibois, les mahoraises et le Salamas, les barges sont désormais baptisées de noms propr comme le Georges Nahouda, du nom d’un des combattants de la lutte pour le maintien de Mayotte dans la France.
Le dernier, qui est le 3ème amphidrome,  puisqu’ils peuvent se déplacer indifféremment en avant et en arrière, est baptisé, le Polé, du nom de la plus ancienne mosquée de Petite-Terre, devenue un lieu de pèlerinage et de manifestations religieuses.
Depuis quelques années, le tarif de la traversée en barge fait partie des sujets débattus dans les campagnes électorales locales. Un ancien député avait même proposé qu’elle soit gratuite pour les piétons. D’autres proposent la construction d’un pont entre les deux rives. Cela signerait paraît-il la mort des barges.
Pour le moment, elle continue à relier les deux rives habitées de Mayotte.