A Mayotte, 77 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, un tiers des habitations n’ont pas d’eau courante et 40 % des habitations sont en tôle. Cet environnement et la violence ont forcément un impact sur les élèves de Mayotte.
Le rectorat a publié jeudi le bilan de l’action de ses travailleurs sociaux durant l'année 2020. Ils n'ont pas chômé, en raison notamment de l'épidémie de Covid-19 et des confinements qu'elles ont entraîné.
Sur les 47 175 élèves dans 22 collèges et 11 lycées de Mayotte 28,8 % ont été pris en charge. La plupart du temps, ce sont les élèves eux-mêmes qui demandent à être pris en charge à 54 %, contre 23 % pour l’équipe éducative et 18 % pour la famille.
Des élèves qui ont faim
Les principaux motifs d’intervention sont les difficultés sociales et économiques. Les élèves dont les parents sont en situation irrégulière sont les plus exposés aux difficultés et beaucoup ont du mal à se nourrir. Pendant le confinement, il y a eu beaucoup de demandes d’aides alimentaires. Une précarité qui ne favorise pas la réussite scolaire.
Absentéisme, fugues et prostitution inquiètent le rectorat
18,6 % des interventions du service social du rectorat concernent l’accès aux droits et notamment pour régulariser la situation administrative des élèves.
Plusieurs phénomènes inquiètent : l’absentéisme, les fugues, la prostitution, notamment chez les filles. L’an dernier 146 élèves ont fait l’objet d’un signalement auprès du procureur pour être protégés.
Bilan 2020 de l'action sociale du rectorat de Mayotte
Le suivi des élèves dans leurs familles est compliqué. Sur 70 demandes de mesures éducatives à domicile, 4 seulement ont abouti. Et malgré des actions collectives en direction des parents et des élèves, la situation reste fragile.