La construction d’une piste longue à Mayotte est un serpent de mer qui apparaît régulièrement. Le dossier est revenu sur la table parce que l’Union européenne exige la mise aux normes de l'existant.
La volonté politique locale
Un combat historique porté par tous les anciens parlementaires et présidents de la collectivité. On se souvient de l’échange qui est resté célèbre entre le président Younoussa Bamana et le premier ministre Lionel Jospin, lors d’une visite dans la collectivité départementale. L’ancien président de la chambre territoriale avait affirmé qu’il ne supportait pas, qu’en revenant de Paris, il ait à survoler son île, aller à La Réunion et changer d’avion avant de pouvoir revenir à Mayotte.
Différentes maquettes d’une aérogare et sa piste longue ont été régulièrement présentées aux mahorais durant les 30 dernières années. Des projets qui ont tous mis aux rébus. La dernière mouture faisait même état de la construction d’une deuxième piste sécante et plus longue que celle qui existe aujourd’hui.
Aussi, alors que l’aérogare actuelle était en construction, des consultations publiques avaient été organisées aux quatre coins du département. La population avait plébiscité l’allongement de la piste.
Les enjeux écologiques
La fédération des associations environnementales de Mayotte avait donné un avis favorable. (Voir document : Position de la Fédération Mahoraise des Associations Environnementales (FMAE))
La volonté de voir construire un outil qui allait contribuer à un désenclavement plus important de l’île avait primé sur tout le reste.
L’impact économique du projet était évident. Augmentation des échanges avec l’extérieur, arrivée d’autres compagnies aériennes et forcément baisse des billets d’avions. Le secteur touristique se frottait déjà les mains parce que le prix du voyage entre l’Europe, La Réunion et Mayotte reste un frein pour des nombreux touristes potentiels.
Et pourtant, le projet a été abandonné sans vraiment que les Mahorais ne sachent pourquoi. Des puissantes associations de protection de la nature se sont opposées. Des lobbies ont fait pression sur des décideurs qui ont cédé trop vite.
Le prolongement logique de la piste se ferait vers la mer. Une construction qui empiéterait sur un herbier où viennent paître des vaches de mer, des dugongs. Une espèce de mammifère menacée de disparition. Il en resterait moins d’une dizaine à Mayotte.
L’autre point sensible est le fait que cette zone n’est pas très éloignée de la fameuse passe en « S », un écosystème unique classé depuis 1990 : « la pêche et les activités nuisibles à l'écosystème y sont donc interdites, comme l'ancrage hors des bouées, les vitesses excessives ou la destruction de corail. Le braconnage demeure malheureusement présent »
Et de toutes les façons, pour remblayer le bout de lagon nécessaire à la construction des 200 mètres de piste restant, le matériel aurait dû être arraché de la montagne du Four à chaux. Là, c’est la survie d’un criquet très rare qui serait en danger. Cette explication ne nous a pas été confirmée.
Alors, quand l’Union européenne exige le prolongement de la piste ou la construction d’infrastructure pour sécuriser les avions, l’espoir renaît dans le département.
Trouvez ici l'avis pour l'étude d'impact pour projet d'extension de la piste aéroport (Mayotte) et la position de la Fédération Mahoraise des Associations Environnementales (FMAE)
Un combat historique porté par tous les anciens parlementaires et présidents de la collectivité. On se souvient de l’échange qui est resté célèbre entre le président Younoussa Bamana et le premier ministre Lionel Jospin, lors d’une visite dans la collectivité départementale. L’ancien président de la chambre territoriale avait affirmé qu’il ne supportait pas, qu’en revenant de Paris, il ait à survoler son île, aller à La Réunion et changer d’avion avant de pouvoir revenir à Mayotte.
Différentes maquettes d’une aérogare et sa piste longue ont été régulièrement présentées aux mahorais durant les 30 dernières années. Des projets qui ont tous mis aux rébus. La dernière mouture faisait même état de la construction d’une deuxième piste sécante et plus longue que celle qui existe aujourd’hui.
Aussi, alors que l’aérogare actuelle était en construction, des consultations publiques avaient été organisées aux quatre coins du département. La population avait plébiscité l’allongement de la piste.
Les enjeux écologiques
La fédération des associations environnementales de Mayotte avait donné un avis favorable. (Voir document : Position de la Fédération Mahoraise des Associations Environnementales (FMAE))
La volonté de voir construire un outil qui allait contribuer à un désenclavement plus important de l’île avait primé sur tout le reste.
L’impact économique du projet était évident. Augmentation des échanges avec l’extérieur, arrivée d’autres compagnies aériennes et forcément baisse des billets d’avions. Le secteur touristique se frottait déjà les mains parce que le prix du voyage entre l’Europe, La Réunion et Mayotte reste un frein pour des nombreux touristes potentiels.
Et pourtant, le projet a été abandonné sans vraiment que les Mahorais ne sachent pourquoi. Des puissantes associations de protection de la nature se sont opposées. Des lobbies ont fait pression sur des décideurs qui ont cédé trop vite.
Le prolongement logique de la piste se ferait vers la mer. Une construction qui empiéterait sur un herbier où viennent paître des vaches de mer, des dugongs. Une espèce de mammifère menacée de disparition. Il en resterait moins d’une dizaine à Mayotte.
L’autre point sensible est le fait que cette zone n’est pas très éloignée de la fameuse passe en « S », un écosystème unique classé depuis 1990 : « la pêche et les activités nuisibles à l'écosystème y sont donc interdites, comme l'ancrage hors des bouées, les vitesses excessives ou la destruction de corail. Le braconnage demeure malheureusement présent »
Et de toutes les façons, pour remblayer le bout de lagon nécessaire à la construction des 200 mètres de piste restant, le matériel aurait dû être arraché de la montagne du Four à chaux. Là, c’est la survie d’un criquet très rare qui serait en danger. Cette explication ne nous a pas été confirmée.
Alors, quand l’Union européenne exige le prolongement de la piste ou la construction d’infrastructure pour sécuriser les avions, l’espoir renaît dans le département.
Trouvez ici l'avis pour l'étude d'impact pour projet d'extension de la piste aéroport (Mayotte) et la position de la Fédération Mahoraise des Associations Environnementales (FMAE)